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Actualité Footballistique


Invité lensois_02
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Le 22/10/2022 à 06:53, Hypofrites a dit :

Officiel, Ribéry prend se retraite. On aime ou on aime pas mais c'est quand même à 39 ans 23 titres dont une LDC. 39 ans quand même le gars. Passionné de foot sans aucun doute. 

Football : l'ancien international français Franck Ribéry officialise la fin de sa carrière professionnelle à 39 ans https://www.francetvinfo.fr/sports/foot/franck-ribery/football-l-ancien-international-francais-franck-ribery-annonce-sa-retraite-a-39-ans_5403001.html#xtor=CS2-765-[autres]-

 

Extrait d'un article de 10sport:

Voilà ses plus belles phrases

Néanmoins, la carrière de Franck Ribéry est indissociable de ses phrases cultes. Plusieurs fois, l'ancien joueur de l'OM s'est distingué avec des phrases, avec généralement des fautes de français, qui ont marqué les esprits. Voilà les plus mémorables :

1) « J’espère que la routourne va tourner ! »
2) « Le Touquet c’est une ville que j’aime bien venir. »
3) « C'est vrai qu'on vient de jouer contre une équipe qui sont vraiment très forte »
4) « On est des joueurs qu’on va vite avec le ballon ! »
5) « Je pense qu’on espère qu’on va gagner ! »
6) « Moi personnellement, je me critique moi tout seul. »
7) « J’ai couru jusqu’à quand ce que je pouvais. »
8) « Demain est un autre jour, faut avancer de l’avant. »
9) « C’est beau ce stade Vélodrome qui est toujours plein, à domicile comme à l’extérieur. »
10) « Maintenant il faudra faire avec sans Zizou »

Liste non exhaustive que l'on pourrait conclure avec un classique. Après un match de coupe de l'OM, Franck Ribéry s'est réjoui de... prendre les 3 points : « C’était un match difficile mais on a pris les 3 points, c’est l’essentiel. » :^^:

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il y a 45 minutes, Hiker a dit :

À des années lumières de l'image que les médias veulent donner de lui.

Ouais c'est pas les médias qui se sont dit qu'ils allaient lui donner une image d'autiste. Y'a pas un complot des médias pour lui donner une mauvaise image. Je pense que c'est juste le fait qu'il fasse aucune interview et qu'il ait ce regard toujours un peu vide. Si on pense tous qu'il est autiste, c'est probablement qu'il l'est quand même un peu.

Je dis pas que c'est un idiot parce que j'en sais rien. Mais je vais pas le prendre non plus pour le mec le plus charismatique parce qu'à 35 ans il a réussi à faire un jour un discours convenu de 4 minutes dans un vestiaire de foot...

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Il y a 17 heures, coconuts a dit :

Ouais c'est pas les médias qui se sont dit qu'ils allaient lui donner une image d'autiste. Y'a pas un complot des médias pour lui donner une mauvaise image. Je pense que c'est juste le fait qu'il fasse aucune interview et qu'il ait ce regard toujours un peu vide. Si on pense tous qu'il est autiste, c'est probablement qu'il l'est quand même un peu.

Je dis pas que c'est un idiot parce que j'en sais rien. Mais je vais pas le prendre non plus pour le mec le plus charismatique parce qu'à 35 ans il a réussi à faire un jour un discours convenu de 4 minutes dans un vestiaire de foot...

Il y a ce que tu dégages sur un terrain, dans les interviews, et ce qu'il se passe en interne. Vouloir le faire passer pour un neuneu incapable d'aligner quelques mots, ça a déjà été fait plus d'une fois par de nombreux médias (surtout en France).

Après, si pour certains d'entre vous, il n'y a rien de fou, ok, c'est votre vision. Mais quand t'es un "débile", tu ne peux pas sortir ce genre de discours. Messi, il en a juste rien à carrer des médias et de l'image qu'il peut donner, il vit pépère avec sa famille et en interne avec les joueurs, il est bien plus utile et est plus charismatique que ce qu'on veut nous faire croire.

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Il y a 14 heures, y0ru a dit :

Zidane faisait aucune interview pourtant les médias ne lui ont pas donné de mauvaise image. C'est juste que sur le terrain il n'a pas l'âme d'un leader. Et effectivement niveau charisme c'est pas génial. 

Pas vraiment comparable. Zidane était adulé. Et à ses débuts de coach, beaucoup étaient méfiants quant à sa possibilité d'être coach justement en mettant en avant son côté effacé. Après, le charisme, ce n'est pas seulement bomber le torse et gueuler. Je pense que l'avis des joueurs pros doit être bien différent du notre.

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Il y a 4 heures, Hiker a dit :

Pas vraiment comparable. Zidane était adulé. Et à ses débuts de coach, beaucoup étaient méfiants quant à sa possibilité d'être coach justement en mettant en avant son côté effacé. Après, le charisme, ce n'est pas seulement bomber le torse et gueuler. Je pense que l'avis des joueurs pros doit être bien différent du notre.

Et Messi n'est pas adulé ?? 
Avant de parler de son poste de coach, il était quand même un leader dans ses équipes, un mec qui était écouté par ses coéquipiers. 

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Je savais trop où poster, entre actualités, équipe de France, people, faits divers.

Une histoire de fou.

 

On a retrouvé Jean-François Hernandez, le père disparu de Lucas et Théo

Les acteurs d'un secret de famille : Laurence Py, Lucas, Lauris, Théo et Jean-François Hernandez. (L'Équipe - DR - Illustration Laura Acquaviva)

Parti à la recherche du père des frères Lucas et Théo Hernandez, un ancien pro porté disparu depuis dix-huit ans, « FF » l'a retrouvé et a découvert une histoire familiale assez éloignée des récits initiaux.

Olivier Bossardmis à jour le 12 novembre 2022 à 09h51

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Par où commencer ? Qui appeler ? La page est blanche, ou presque, au moment de démarrer la traque. Car c'en est une. Dix-neuf ans que Jean-François Hernandez n'a plus donné signe de vie. Un premier texto arrive sur le portable. Un confrère. « On a déjà cherché de notre côté, mais on ne sait pas, on ne sait rien. Il a gardé très peu de liens avec les gens en France. Bon courage. »

L'histoire intrigue. Jean-François Hernandez a porté les couleurs de Toulouse, Marseille, de l'Atlético de Madrid, a laissé le souvenir d'un joueur « technique », « élégant », « rugueux »selon les vieilles coupures de presse, « toujours joyeux », « bon camarade », « fidèle en amitié », « toujours souriant », « quelqu'un qui aimait toujours avoir du monde autour de lui », selon la dizaine d'anciens coéquipiers contactés par FF.

« J'ai eu deux heures pour mettre quelques affaires dans ma voiture. Je me suis retrouvée au bord de la piscine, à la rue, sans rien »

Laurence Py, la mère de Lucas et Théo

 

Le coach du PSG, Christophe Galtier, faisait partie des proches. Il l'a même été hébergé chez lui quelques jours, en Espagne, à la fin des années 1990. « Jeff, c'est un gars généreux, entier, honnête, toujours présent pour les gens. Vous l'appelez pour un problème, il débarque dans la seconde. C'est une personne merveilleuse, l'opposé de tout ce que j'ai pu lire ou entendre sur lui depuis quelques années. C'était surtout quelqu'un de très famille, qui a toujours profondément aimé ses enfants. Qu'est-ce qui a pu se passer ? »

« Jeff », pour les intimes, est aussi le père des internationaux français Lucas et Théo Hernandez. Mais l'ancien défenseur central a disparu des radars depuis l'année 2004, coupé les ponts avec ses amis les plus proches et laissé les autres parler à sa place de cette disparition pleine de mystère.

Le temps du bonheur avec son ami et coéquipier, Christophe Galtier (au centre) et des vacances avec Lucas. (L'Équipe - DR - Illustration Laura Acquaviva)

« Un matin, les huissiers ont sonné à ma porte, a raconté Laurence Py (FF du 11 avril 2017), la mère des frères Hernandez. J'ai eu deux heures pour mettre quelques affaires dans ma voiture. Je me suis retrouvée au bord de la piscine, à la rue, sans rien. On est allés habiter dans une chambre d'hôtel, puis dans un petit appartement. Mes parents et mon frère m'ont aidée depuis la France, mais je n'avais plus rien en Espagne. Personne ne savait où le père était parti. Pour mes enfants, il n'existe plus. Il n'a même jamais existé. » À l'époque, la rumeur l'accuse d'avoir fui le fisc espagnol, sans être confirmée par les autorités.

En juin 2021, quelques jours avant le coup d'envoi de l'Euro, l'émission Zone interdite, sur M6 avait consacré un reportage à l'intimité de quelques Bleus, dont Lucas Hernandez. Pour la toute première fois, le défenseur avait accepté de s'exprimer sur le sujet, face caméra.

« Je n'ai jamais compris, et je ne comprendrai jamais comment il a pu partir du jour au lendemain en nous abandonnant. Personne ne sait rien. Il y a des gens qui disent "il peut être là", mais personne ne sait rien à 100 %. Alors c'est bizarre, il ne parle à personne, et je ne sais pas en ce moment s'il est vivant, s'il est mort. » Pendant tout le témoignage, le défenseur ne dit jamais « papa », utilise parfois le terme de « géniteur », comme pour dire toute sa colère. « Je ne le considère pas comme mon père, parce que ce qu'il a fait, c'est irréparable. »

Des « affaires » avec un cousin sur l'île de Koh Samui

Le 26 mars 2018, L'Équipe avait consacré une page entière à l'affaire. Franck Passi, ancien partenaire du défenseur à Toulouse, avait été l'un des rares à accepter d'évoquer le sujet. Extrait. « On avait gardé un contact étroit, on s'appelait régulièrement et, un jour, il m'a appelé pour me dire qu'il partait en Thaïlande. Depuis, plus rien. On n'arrive pas à le tracer. Des amis l'ont rencontré sur l'île de Koh Samui il y a trois-quatre ans... »

Voilà donc par où commencer. Avec Franck Passi, dernier joueur, ou presque, à lui avoir parlé avant sa disparition. La réponse du nouvel adjoint de Laurent Blanc à Lyon tombe dans la foulée. Négative. « Bonjour. Désolé, mais je ne vais pas intervenir dans votre article. Bonne soirée. FP » On insiste. « Même en off ? » « Non, désolé. »

« On a appris après qu'il avait été footballeur. Il ne parlait pas trop de lui »

Benjamin, un Français expatrié à Koh Samui

 

Ça commence mal. L'autre piste envoie vers la Thaïlande, pays évoqué par plusieurs anciens coéquipiers. « On a entendu dire qu'il était là-bas », confirme Jean-Philippe Durand, lui aussi un ancien de Toulouse et de l'OM.

D'après les chiffres officiels du registre consulaire, 13 150 Français vivent actuellement dans ce pays d'Asie du Sud-Est. Une publicité dégotée sur un site tenu par un Français recense les bars, restaurants et hôtels gérés par des compatriotes sur l'île de Koh Samui. On envoie des messages comme des bouteilles à la mer pour tenter de trouver quelque chose, de toucher quelqu'un qui aurait connu, croisé, côtoyé l'ancien défenseur. Une dizaine de retours arrivent dans la boîte mail.

Les réponses négatives s'enchaînent, n'incitent pas à l'optimisme. Jusqu'à un matin de septembre et un message WhatsApp arrivé pendant la nuit. L'expéditeur s'appelle Nicolas, travaille sur place pour une agence immobilière depuis vingt ans. « Bonjour, je connais ce monsieur. Vous pouvez m'appeler. »À l'autre bout du fil, la voix est posée, claire, le récit précis.

Lauris, la demi-soeur de Théo et Lucas, pendant une sortie familiale avec leur père Jean-François. (DR - Illustration Laura Acquaviva)

« Il avait quelques affaires avec un cousin à lui sur place. Ils avaient acheté des terrains sur lesquels ils avaient fait construire des maisons qu'ils louaient. Ils avaient aussi une sorte de boulangerie-snack dans le quartier de Fisherman's Village. Il y a beaucoup de Français ici, parfois dérangeants, mais lui était très discret. Il ne sortait pas beaucoup, ne travaillait pas, mais, quand on le croisait, il était toujours agréable, parlait avec nous sans problème. Vous pouvez également appeler Benjamin, un ami. Il l'a aussi croisé plusieurs fois. » Un restaurateur français, expatrié à Koh Samui depuis quinze ans.

« Jean-François s'est fait à cette idée terrible : il venait de perdre ses enfants »

Sonia Moldes, ex-femme de Jean-François Hernandez

 

« C'était quelqu'un de très accessible, confirme-t-il. On a appris après qu'il avait été footballeur. Il ne parlait pas trop de lui. Mais c'était vraiment quelqu'un qui ne se prenait pas la tête. Il était simple, discret. Parfois, des gens de sa famille venaient le voir. Par contre, on ne l'a plus revu depuis deux ans. »

Une source française, en poste à l'immigration thaïlandaise, vient confirmer l'information. « Il était ici mais a quitté la Thaïlande en 2020 pour rentrer en France. Lui et son cousin ont vendu leurs affaires et ne sont plus jamais revenus. » Des photos prises lors de son passage à l'aéroport témoignent de son départ vers l'Hexagone. « S'il revient ici, nous le saurons et vous recontacterons. »

Retour case départ, ou presque. Il faut repartir de zéro, se focaliser sur la France, continuer d'approcher ses anciens coéquipiers, d'anciennes connaissances, multiplier les coups de fil vers son entourage du passé, pour décrocher une amorce d'indice, n'importe laquelle. Un ami d'enfance décroche, surpris par l'appel.

« Comment vous avez eu mon numéro ? » Les réponses sont courtes, souvent évasives, le bonhomme, la bonne cinquantaine, paraît gêné d'évoquer le sujet, comme s'il faisait partie d'un cordon sanitaire. « Je ne vous dirai rien sur Jean-François. » Des rumeurs laissent croire qu'il pourrait dormir en prison. « C'est n'importe quoi : » D'autres qu'il aurait disparu. « Non, non, pas du tout. On s'est revus après le Covid, il va bien. Les gens qui le connaissent savent la vérité, mais je ne vous en dirai pas plus. Désolé. »

« Jamais il n'a abandonné ses enfants »

Bruno Saliba, cousin de Jean-François Hernandez

 

De quelle vérité parle-t-il ? Une autre piste survient au détour d'un forum. Un commentaire daté de mars 2021, posté en réponse à un message sur le triste destin familial des frères Hernandez. « Je connaissais personnellement Jean-François Hernandez (cousin de mon cousin). » Maigre indice. On tente quand même. La réponse tombe dans la foulée. « Appelez mon cousin. Voilà son numéro. Il vous dira tout. »

À l'autre bout de la ligne, Bruno Saliba. Installé dans le sud de la France, un cousin direct de Jean-François Hernandez va tout dire, comme promis, et dérouler un récit totalement inattendu et loin de l'histoire habituelle. « Je suis surpris que vous m'appeliez mais, en même temps, tellement content ! La vérité sur Jean-François va enfin pouvoir être rétablie. Ça fait des années qu'on raconte tout et n'importe quoi sur lui, qu'on salit son nom sans gratter la vérité. »

Une digue serait-elle en train de céder ? L'homme enchaîne les pauses, prend le temps de tourner ses réponses, ému. « Vous n'imaginez pas à quel point le reportage de M6 a fait du mal. On a laissé la mère de Théo et Lucas étaler son histoire sans jamais chercher(à connaître) l'autre versant. Ce n'est pas normal. Ma tante, la mère de Jeff et grand-mère de Théo et Lucas, a 87 ans. Elle vit toujours et souffre de ne plus voir ses petits-enfants. Elle ne mérite pas ça, elle n'a jamais rien fait. Jeff non plus d'ailleurs. Ce sont des conneries qui sont dites sur lui depuis toutes ces années. Jamais il n'a abandonné ses enfants. C'est elle, son ex-compagne, qui l'a coupé de ses enfants. C'est à cause d'elle et de son comportement tout ça ! »

C'est en Espagne où il a joué de 1998 à 2002, ici sous le maillot du Rayo Vallecano, que les relations entre Jean-François Hernandez et Laurence Py se sont fortement dégradées. (PA Images/Alamy Stock Photo)

Le cousin ne s'arrête plus, pointe toujours la même personne du doigt. « Elle a été affreuse, lui a interdit de voir ses propres enfants, elle a fait des choses horribles. C'est parti très, très loin. Jeff a fini par baisser les bras. C'est sûrement une erreur, et ça me fout les boules, mais c'est sa personnalité. Il n'avait plus la force de se battre. Il a fini par se retirer en Thaïlande, fatigué et déprimé par toute la situation. Cette histoire est allée trop loin. Appelez la fille de Jeff, vous verrez... »

« J'en ai marre. [...] On salit mon papa et mon nom depuis trop longtemps »

Lauris Hernandez, fille aînée de Jean-François Hernandez

 

Nouveau rebondissement et nouvelle étape. Direction le Sud-Ouest, près de Toulouse. Jean-François Hernandez a entamé sa première vie d'adulte ici, joué ses premiers matches avec le TFC, au tout début des années 1990, partagé le quotidien d'une jeune coiffeuse rencontrée pendant sa formation.

« Jeff était heureux comme jamais, souffle un témoin. Il était professionnel, près de sa famille et sortait avec cette fille qu'il adorait. »De cette union naît Lauris Hernandez, grande fille de Jean-François Hernandez, la trentaine, en contact permanent avec son père pendant toutes ces années de « disparition ».

Au moment de tout dire, son émotion est palpable. Jamais la famille Hernandez n'avait pris le temps de livrer sa vérité. Par peur, par pudeur, par respect pour son père. « J'ai hésité, mais j'en ai marre d'entendre toutes ces choses sur lui, assure Lauris Hernandez au bout du fil. On salit mon papa et mon nom depuis trop longtemps. Tout ça aurait dû rester dans la famille, mais elle (Laurence Py) a raconté beaucoup trop de choses. Elle se fait passer pour une gentille, mais c'est une très mauvaise personne. Je peux en témoigner. »

« Elle me tapait avec une cuillère, m'a découpé mon doudou »

Lauris Hernandez, la fille de Jean-François au sujet de Laurence Py

 

Elle va tenir promesse. À l'époque, la jeune fille passe toutes les vacances scolaires chez son père. Ses demi-frères Théo et Lucas sont là, sa belle-mère, sans emploi, également. « Elle m'en a fait baver... Elle m'obligeait à l'appeler maman devant ma mère, me tapait avec une cuillère, me faisait manger de force jusqu'à ce que je vomisse. Elle m'a fait prendre six kilos en un mois en m'amenant au McDo tous les jours. Elle me coupait les cheveux, me les teignait. Une fois, elle m'a découpé mon doudou et l'a jeté à la poubelle. Mon papa était très pris par le football et rentrait tard le soir. Moi, je ne disais rien, j'étais petite. À cet âge, on ne raconte pas. Et je n'avais qu'une envie, c'était de passer du temps avec lui et mes deux frères. Mais elle, c'est une personne très toxique... »

Jean-Luc Reda, ami et ancien coéquipier du joueur, a tout vu de cette période. Et rien oublié des difficultés du couple. « Un jour, on avait débarqué chez Jeff avec ma femme. Il n'était pas encore arrivé, c'est elle qui nous avait ouvert. On s'était installés dans le jardin, elle ne nous avait même pas calculé, ni même servi un verre d'eau pour patienter. On sentait qu'elle n'avait pas du tout envie de nous parler. Elle voulait le couper de ses amis, elle se prenait pour quelqu'un d'autre. Jeff hébergeait aussi le frère de sa compagne. On le voyait, il squattait, ne travaillait pas, ne payait rien, utilisait les voitures, la moto, ne calculait personne, sans jamais rien faire en retour. On sentait que les deux profitaient de lui et de sa situation. C'était très particulier. »

Un autre témoin nous raconte encore un dîner à Madrid, après un match de l'Atlético. « Elle lui parlait très mal à table, lui disait qu'il était moche, qu'il avait un grand nez, qu'il n'avait pas de belles dents. Elle n'arrêtait pas de le rabaisser... C'était très gênant, surtout devant nous. Jeff gardait son calme, car c'est sa personnalité et qu'il déteste les conflits, mais on voyait que ça n'allait pas... »

lire aussiLa relation fusionnelle entre les frères Hernandez 

Un flash-back s'impose. Pour définir le cadre. Le jeune couple se rencontre à Sochaux en 1995. Jean-François Hernandez présente bien, s'affiche dans les journaux comme un joueur d'avenir. Laurence Py, jeune femme originaire de Belfort, sort d'une relation compliquée, trouve vite de la stabilité auprès du défenseur.

Le quotidien s'accélère. La jeune femme tombe enceinte de Lucas, trois mois après leur rencontre. Théo naîtra, dans la foulée ou presque, dix-huit mois plus tard. « Elle n'a jamais aimé mon frère, souffle Sylvia Gaston, l'une des grandes soeurs de Jean-François. C'est quelqu'un de vénal qui lui a fait beaucoup de mal. Elle était avec lui par intérêt. Elle n'a jamais travaillé, et a profité de sa situation avec mon frère. Lucas est mon filleul, mon mari est le parrain de Théo, mais elle nous coupait des enfants. Elle ne nous a jamais aimés et a tout fait pour éloigner les petits de notre famille. C'est une mauvaise personne. Un jour, je l'ai vue tirer les cheveux de Lauris devant mes yeux, et j'ai dit stop. »

« Elle lui demandait de l'argent pour (le laisser) voir ses enfants »

Colette Ribes, la soeur de Jean-François Hernandez

 

Un ami proche garde un autre souvenir en tête. Tout aussi dur. « On avait appris qu'elle avait enfermé Lauris dehors pendant plusieurs heures. Jean-François avait fait preuve de beaucoup de patience avec elle, mais ça devait s'arrêter. » La relation cesse en 2002, à Madrid. Définitivement. Jean-François Hernandez laisse maison, meubles et véhicules à son ex-compagne, part s'installer tout près, seul. Lucas Hernandez a 6 ans, Théo presque 5.

« Il est parti une main devant et l'autre derrière, explique Colette Ribes, l'autre soeur du joueur. Il avait tout laissé pour que les enfants soient le mieux possible. Tout. Mais c'est vite devenu n'importe quoi. Elle lui demandait de l'argent pour les voir. À chaque fois que mon frère les récupérait, ils avaient des vieux vêtements. Le frère (de Laurence Py) qui squattait n'était même pas capable d'acheter de la nourriture pour ses neveux. La situation devenait invivable. » Elle va devenir pire.

Deux destins. Jean-François Hernandez s'est reconstruit une vie avec Sonia Moldes avant de « s'exiler » en Thaïlande. Laurence Py, elle, est restée en Espagne entourée de ses deux fils. (L'Équipe - DR - Illustration Laura Acquaviva)

Un an après la séparation, Jean-François Hernandez rencontre Sonia Moldes, star de la télé espagnole. Le coup de foudre est immédiat. L'Espagnole va rapidement épouser le défenseur, sa vie et les soucis qui vont avec. « C'est le moment pour tout le monde de connaître la vérité, et surtout les enfants,souffle-t-elle. Jamais je n'avais voulu parler avant, mais j'aime cette famille et c'est une douleur immense. Ce n'est pas juste pour eux, et pas juste que Jeff vive toute sa vie avec cette tristesse. Je ne dis pas qu'il a tout fait parfaitement, non. Il a déposé les armes trop tôt. Mais il faut chercher à comprendre pourquoi il a abandonné comme cela. C'est à cause de cette femme. Au-delà d'être la pire personne que j'ai eue à connaître dans ma vie, c'est une déséquilibrée. »

Jean-François Hernandez et elle se marient l'après-midi du 26 avril 2003. La cérémonie fait la une de la presse people espagnole. Théo et Lucas n'apparaissent sur aucune photo. « Elle avait refusé que les enfants aillent au mariage de leur père, raconte encore Sylvia Gaston. Elle n'avait pas supporté. Jean-François était tellement malheureux de ne pas pouvoir partager ce moment avec ses garçons... »

« Il s'est fait à cette idée terrible : il venait de perdre ses enfants »

Sonia Moldes, ex-femme de Jean-François Hernandez

 

Sonia Moldes voit son compagnon, chaque jour un peu plus, souffrir de la situation. « Il devait se battre tout le temps. Quand Jeff devait les prendre, on se présentait chez elle. Elle n'ouvrait pas. Elle nous disait par message "Je suis en France". On allait en France, elle n'était pas là. On nous disait "Elle est en Espagne". On faisait des dénonciations aux autorités en permanence. Elle empêchait tout contact. Quand on arrivait à les avoir, on passait des week-ends incroyables. Les enfants ne voulaient pas retourner chez leur mère tellement ils s'amusaient. On les récupérait le vendredi tout heureux de retrouver leur père, on passait un super week-end et, le dimanche, quand on les ramenait, ils ne parlaient pas. Ils étaient super tristes. Ça faisait mal à Jeff de les voir comme ça. »

Les menaces et plaintes ne changent rien. Pas plus que les conseils de son avocate, Mar Vega Mallo, qui lui recommande « d'aller chercher les enfants avec des témoins » puisque « les enfants voulaient vivre avec leur père quand ils étaient petits ». La tension monte encore d'un cran au fil des mois. Sonia Moldes encore. « Parfois, ce sont eux qui nous appelaient. Ils étaient seuls, dehors. On leur demandait où était leur mère. Ils répondaient : "Elle est partie au club de sport." Elle les laissait seuls, seuls ! Jeff partait les voir en furie. Il leur disait :"Restez à l'intérieur, j'arrive." C'est vraiment très grave tout ce qu'il s'est passé. Un autre jour, on a appris que les enfants avaient été déscolarisés. Ils devaient être à l'école à la rentrée de septembre, mais elle les en avait sortis. On n'en savait rien ! L'école avait fait un signalement auprès de l'autorité des mineurs, qui nous a demandé comment c'était possible. L'explication, je l'ai : elle est folle ! » Des mises en cause en nombre auxquelles Laurence Py, contactée, n'a pas souhaité réagir.

« Qui fait ça à une grand-mère ? »

Colette Ribes, la soeur de Jean-François Hernandez

 

À l'époque, le couple doit régulièrement se cacher et mentir pour emmener les enfants visiter la famille à Toulouse. « Combien de fois notre maman, la grand-mère de Lucas et Théo, est allée à l'aéroport pour les récupérer et qu'ils n'étaient pas là, souffle encore Colette Ribes. On l'appelait, elle nous disait qu'elle les mettait dans l'avion, mais ne le faisait pas. Ma mère envoyait régulièrement des cartes avec un petit billet dedans, mais les enfants ne les avaient jamais. Qui fait ça à une grand-mère ? »

Les retours dans l'Hexagone servent de bouffées d'oxygène. Des films vidéo toujours disponibles et des photos prises à Ibiza, à Toulouse, dans le sud de la France viennent illustrer les propos. « Ils étaient fans de leur père, dit encore Sonia Moldes, aujourd'hui séparée de Jean-François Hernandez. Et Théo, c'est le même que son père. Quand on était tous ensemble à la maison, on était heureux. Tout le monde jouait au football, on allait au ciné et parfois à Ibiza durant l'été. On allait manger où ça leur faisait plaisir, on passait des soirées entières à regarder des films sur le canapé. Ils s'endormaient et on allait les porter jusqu'au lit. Des moments parfaits. Jeff était un père normal, qui s'inquiétait de savoir s'ils mangeaient bien, s'ils s'amusaient. Et les enfants l'adoraient ! Il pouvait mourir pour eux. Il a tellement mal vécu que ça se passe comme ça... »

Début 2004, Jean-François Hernandez, demande la garde définitive des deux enfants. Mais la justice espagnole donne raison à la mère. Une habitude de l'autre côté des Pyrénées. « On essayait de se battre avec des avocats, tout, mais c'était un enfer, dit Sonia Moldes. Et, à force de lutte et de désespoir, il a déposé les armes. Il est parti en Thaïlande. Je sais qu'il a essayé plusieurs fois de parler avec eux depuis là-bas, mais elle ne passait jamais les enfants. Il a abandonné. Il s'est fait à cette idée terrible : il venait de perdre ses enfants. C'est ça, la version que Lucas et Théo doivent connaître. C'est pourquoi je veux que la vérité sorte publiquement. Leur père s'est démobilisé trop tôt, oui, mais il ne les a pas abandonnés. Il les aime plus que sa propre vie. Et personne ne pourra trouver les bons mots auprès de Lucas et Théo pour leur expliquer toute la peine que ça occasionne à leur père. À tel point que, souvent, quand ce sujet arrivait dans la discussion, il demandait poliment à ce qu'on parle d'autre chose. Ils doivent savoir. Tous ceux qui connaissent la vérité n'ont jamais parlé, par respect, pour les protéger, eux, de ces histoires. Quand ils étaient plus petits, ça m'aurait gênée de parler. Mais là, ils sont devenus des hommes, ils ont eux-mêmes des enfants. Et ce n'est pas juste. Jeff continue de souffrir de ça. » Ici, en France. « Oui, il est là, nous souffle pudiquement ses soeurs. Il vit dans le Sud-Ouest. »

On y file. Forcément. L'endroit est calme. Bordeaux pointe à une quarantaine de minutes par la route. Là, un magasin Gifi, là-bas un entrepôt de tissus, ici une entreprise spécialisée dans les meubles de cuisine. Jean-François Hernandez n'habite pas loin, apprend le métier de commercial depuis plus de deux ans, sillonne les routes de France, se reconstruit doucement après une longue dépression.

« Il pleure devant les matches de l'équipe de France »

Lauris Hernandez, fille aînée de Jean-François Hernandez

 

Fin 2020, il a décidé de revenir pour se rapprocher de sa mère, de ses deux soeurs, de sa fille. Chaque week-end, il roule jusqu'à Toulouse pour déjeuner avec sa mère et passer du temps avec son petit-fils. « Il faut le voir avec lui, sourit Lauris Hernandez. Il est complètement gaga. C'est un papy extraordinaire. » Depuis quelques mois, l'ancien Marseillais a une nouvelle compagne. « Elle est vraiment très bien, raconte Thierry Alajarin, copain d'enfance. Elle lui fait du bien, il est apaisé. Même s'il ne parle jamais de cette histoire, on sent qu'elle est là, en lui. » Même sur lui. Jean-François Hernandez porte des manches longues pour cacher des soucis d'eczéma, stigmates visibles de son histoire passée.

Depuis la région bordelaise, Jean-François Hernandez suit toujours les carrières de ses deux fils. Et son expatriation en Thaïlande de 2004 à 2020 n'y a rien changé. Lui, l'ancien pro porte encore un regard attendri sur leurs performances. (L'Équipe - DR - Illustration Laura Acquaviva)

L'ancien joueur professionnel ne rate jamais un match des Bleus. « Mais il les regarde seul, parce qu'il pleure quasiment du début à la fin du match. C'est très dur pour lui. » Sollicité plusieurs fois, l'ancien pro n'a pas souhaité nous répondre. Trop compliqué pour lui. « Mon papa ne veut pas parler à la presse, explique Lauris Hernandez. Ses enfants lui manquent terriblement, il souffre, mais il ne veut surtout pas passer pour un opportuniste aux yeux des autres. Et pourtant, je vous assure que tout le monde vit bien chez nous. On s'en fout de l'argent de Théo et Lucas. Tout ce qu'on veut, c'est les revoir. Mon papa surtout. »

Chaque année, la fille de Jean-François Hernandez envoie des mots pour les anniversaires, les Noëls, les événements familiaux, à Théo et Lucas - « Mes frères » -,via les réseaux sociaux. « Je ne sais pas s'ils les voient. Mais ils me manquent, je les aime. J'ai des souvenirs magnifiques avec eux. Au fond de moi, je me dis qu'ils doivent aussi se souvenir. Ils n'étaient pas si jeunes que ça. Notre grand-mère serait aussi tellement heureuse de pouvoir les revoir... »

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Jean-François Hernandez s'est coupé de beaucoup d'amis. Au fur et à mesure de cette enquête, on s'est chargé de leur annoncer son retour en France. L'émotion est palpable. Chez Christophe Galtier notamment. « Ça me fait mal d'apprendre que Jeff n'ose pas m'appeler. Je suis vraiment ému. J'ai très envie de le voir, qu'il me téléphone. Je sais qu'il est pudique, mais j'ai mille choses à lui dire. Je peux l'aider s'il le souhaite. »

D'autres encore attendent des nouvelles. Peut-être plus tard. « Il s'est dit tellement d'horreurs sur lui, souffle sa soeur Sylvia Gaston... C'est dur pour lui. Il ne mérite pas ça. C'est quelqu'un de profondément gentil et généreux. Je sais qu'il espère secrètement que ses fils vont l'appeler. Il les aime tellement. Je n'ose pas imaginer dans quel état de joie il serait si ça se faisait... »

« Sors de la voiture ou je t'en colle une »

Voici la retranscription d'un extrait du PV (ci-dessous) du 23 janvier 2002 à la suite d'une plainte déposée par Jean-François Hernandez.
« Qu'à 8 h 50, le plaignant Jean-François Hernandez s'est présenté au domicile, lieu où vivent son ex-compagne et ses deux enfants de 4 et 5 ans, étant convenu d'un accord avec Laurence pour emmener les enfants à l'école, parce qu'elle manquait de véhicule. Que quand le plaignant est allé au domicile numéro 1 de la rue Playa de la Cantera, son ex-compagne a commencé à l'insulter et à le menacer, lui disant que s'il ne lui donnait pas l'argent qu'elle lui demandait pour leur séparation, elle continuerait à faire de fausses dénonciations le concernant, sur des mauvais traitements et des agressions, en plus de le menacer qu'il ne verrait plus ses enfants.
Qu'en même temps que Laurence l'insultait et le menaçait, elle lui a lancé plusieurs chaussures et une poêle, sans toucher le plaignant.
Qu'en même temps qu'elle refusait de confier ses enfants pour qu'il les emmène à l'école, avec le témoignage d'un observateur de l'Urbanizacion Bonanza de cette localité, même si l'un d'eux accédait au véhicule, Laurence a essayé de l'en sortir, moment où le garçon a résisté pour ne pas sortir dudit véhicule, avant que Laurence ne lui dise en français, "sors de la voiture ou je t'en colle une".
Que vers les 9 h 15, une patrouille de la Guardia Civil de cette localité s'est présentée, avec des témoins, que Laurence refusait de confier les enfants pour qu'ils aillent à l'école.
Que, finalement, une fois que la patrouille de la Guardia Civil est intervenue, Laurence a accepté de laisser ses enfants, ce qui a fait que le plaignant a pu emmener ses enfants à l'école. »

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