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[L1: Saison 2022/2023 du RC Lens] Terminer le plus haut possible


Messages recommandés

Posté(e)
il y a 7 minutes, DamieN62 a dit :

Ce serait sympa pour eux de jouer à Bollaert, qui plus est contre le PSG. J'espÚre qu'il y a aura une grosse affluence et qu'ils feront un petit bénef avec la billetterie.

Et que Paris va laisser sa part. Car normalement c'est 50-50 en coupe de France.

Posté(e)
il y a 49 minutes, tibocm1 a dit :

Ils vont nous flinguer l’état du terrain mais bon logique de la part du club. 

 

2 défaites de Paris à Bollaërt en moins d'un mois? :D:

  • manico changed the title to [L1: Saison 2022/2023 du RC Lens] Terminer le plus haut possible
Posté(e)
il y a 20 minutes, Othian a dit :

Au passage on est d'accord qu'a priori avec 44 points en 19 matchs la pérennisation en Ligue 1 pour la saison prochaine est assurée définitivement ? :D:

Est-ce qu’on peut dire que le top 5 est dĂ©sormais l’objectif affichĂ© ?

Posté(e)
il y a 26 minutes, Othian a dit :

Au passage on est d'accord qu'a priori avec 44 points en 19 matchs la pérennisation en Ligue 1 pour la saison prochaine est assurée définitivement ? :D:

Pas mathématiquement :D:

Cette semaine, je me suis demandĂ© s'il Ă©tait possible qu'une Ă©quipe avec 41pts Ă  ce stade puisse encore tomber dans la zone rouge (en prenant en compte le pire scĂ©nario possible Ă  chaque journĂ©e), et j'ai Ă©tĂ© surpris de voir que c'Ă©tait possible dĂšs la 29Ăšme journĂ©e. Je pensais que ça prendrait un peu plus de temps que ça. LĂ , avec 44pts et un scĂ©nario dĂ©favorable en moins Ă  simuler, j'imagine que le maintien sera officiellement assurĂ©e d'ici 2 ou 3 journĂ©es, quelques soient les rĂ©sultats. Je suis quand mĂȘme curieux de voir la limite pour le maintien cette saison car on assiste vraiment Ă  un championnat Ă  deux vitesses.

Posté(e)
il y a 19 minutes, tibocm1 a dit :

Est-ce qu’on peut dire que le top 5 est dĂ©sormais l’objectif affichĂ© ?

Difficile de dire qu'on ne joue pas le top 5.

Posté(e)

10 matchs à Bollaërt, 10 victoires, un record pour Lens.

Restent Ă  jouer Ă  domicile, par ordre chronologique:

  • Nice
  • Nantes
  • Lille
  • Angers
  • Strasbourg
  • Monaco
  • Marseille
  • Reims
  • Ajaccio

D'aprÚs vous quel club sera le 1er à nous faire perdre des points à Bollaërt cette saison, si club il y a?

Posté(e)

J'ai peur du match contre Nice avec l'effet Digard qui risque d'ĂȘtre encore lĂ , sinon j'irais sur les suspects habituels, Monaco ou Marseille. Lille je les vois nous poser beaucoup de problĂšmes mais ils ont un manque d'efficacitĂ© ces derniers matchs qui fait qu'on risque de pouvoir s'en sortir.

Posté(e)
il y a 4 minutes, manico a dit :

10 matchs à Bollaërt, 10 victoires, un record pour Lens.

Restent Ă  jouer Ă  domicile, par ordre chronologique:

  • Nice
  • Nantes
  • Lille
  • Angers
  • Strasbourg
  • Monaco
  • Marseille
  • Reims
  • Ajaccio

D'aprÚs vous quel club sera le 1er à nous faire perdre des points à Bollaërt cette saison, si club il y a?

Nice ou Lille

Posté(e)

On va tous avoir la gueule de bois quand aprĂšs avoir gagner Nice, Nantes et Lille, on perdra contre Angers đŸ˜čđŸ˜č

Plus sĂ©rieusement, dĂšs le prochain match contre Nice, ça risque de ne pas ĂȘtre un match facile. Je suis curieux de voir le match de Nice demain aprĂšs leur 6-1 Ă  domicile contre Montpellier. A moins qu’on joue contre eux Ă  9 contre 10 pour ĂȘtre sĂ»r de gagner đŸ˜čđŸ˜č Mais je veux voir s’il y a un nouveau Nice ou pas ou si c’est le coup d’un soir contre Montpellier.

Pour Nantes, domicile et extĂ©rieur confondus, on ne les a plus battus depuis 2015 en ligue 1, et un but de Chavaria Ă  domicile. Il y a bien entendu eu notre victoire en CDF il y a 2 ans Ă  la Beaujoire, seule victoire en 6 matchs face Ă  eux depuis 2020. Ça risque d’ĂȘtre le match bien chiant Ă  gagner mais qu’on doit gagner, qu’on joue mal ou bien.

Le match de Lille, bah c’est le derby quoi ! Tout peut se passer dans un sens comme dans l’autre. Et c’est la seule Ă©quipe Ă  nous avoir battu Ă  l’aller.

Contre Angers, ça semble n’ĂȘtre qu’une formalitĂ©, mais jurisprudence vs Auxerre, aucun match n’est facile.

La réception de Strasbourg, reste à savoir si les alsaciens ont mis une dynamique en place. Et on a notre revanche de la saison derniÚre.

L’enchainement Monaco-Marseille risque d’ĂȘtre fatal sur au moins 1 des 2 matchs. Encore Ă©videmment trop tĂŽt pour se prononcer, mais ça semble les 2 matchs les plus compliquĂ©s sur les 9 Ă  jouer Ă  Bollaert. À voir quelle seront les dynamiques des uns et des autres.

Si on est toujours en course pour une place sur le podium, je ne nous vois pas craquer face Ă  Reims qui devrait ĂȘtre maintenu et loin des places europĂ©ennes et donc devrait jouer en roue libre.

Et contre Ajaccio, peut-ĂȘtre le match le plus facile. La derniĂšre Ă  BollaĂ«rt de la saison et surtout si on joue toujours quelque chose, ça peut ĂȘtre un match de gala pour nous.

 

 

Si on parle d’un nul, j’ai peur que Nantes nous fasse perdre nos 2 premiers points à domicile.

Si on parle d’une dĂ©faite, on pourrait rester invaincu (arrivĂ© seulement 2 fois, en 1976-1977 et la derniĂšre en 2001-2002), mais je vois seulement Marseille ĂȘtre capable de nous en empĂȘcher.

Posté(e)

Et on a perdu qu'une seule fois sur la phase aller, contre Lille sur pĂ©nalty aprĂšs en avoir ratĂ© un. C'est fou quand mĂȘme ces stats ! 

Posté(e)
Il y a 9 heures, manico a dit :

10 matchs à Bollaërt, 10 victoires, un record pour Lens.

Restent Ă  jouer Ă  domicile, par ordre chronologique:

  • Nice
  • Nantes
  • Lille
  • Angers
  • Strasbourg
  • Monaco
  • Marseille
  • Reims
  • Ajaccio

D'aprÚs vous quel club sera le 1er à nous faire perdre des points à Bollaërt cette saison, si club il y a?

Je vois bien une équipe du milieu de tableau nous faire perdre des points. Genre, Nantes.

Une équipe avec un bloc bas mais qui dispose d'une ou deux individualités qui sont capables de nous planter une banderille.

Posté(e)
Il y a 10 heures, manico a dit :

10 matchs à Bollaërt, 10 victoires, un record pour Lens.

Restent Ă  jouer Ă  domicile, par ordre chronologique:

  • Nice
  • Nantes
  • Lille
  • Angers
  • Strasbourg
  • Monaco
  • Marseille
  • Reims
  • Ajaccio

D'aprÚs vous quel club sera le 1er à nous faire perdre des points à Bollaërt cette saison, si club il y a?

Nice. Une Ă©quipe chiante Ă  jouer et le record est dĂ©jĂ  incroyable, donc statistiquement ça risque aussi de trĂšs bientĂŽt s'arrĂȘter.

Posté(e)
Il y a 10 heures, manico a dit :

10 matchs à Bollaërt, 10 victoires, un record pour Lens.

Restent Ă  jouer Ă  domicile, par ordre chronologique:

  • Nice
  • Nantes
  • Lille
  • Angers
  • Strasbourg
  • Monaco
  • Marseille
  • Reims
  • Ajaccio

D'aprÚs vous quel club sera le 1er à nous faire perdre des points à Bollaërt cette saison, si club il y a?

A part Ajaccio et Angers, peut-ĂȘtre Strasbourg, je vois pas beaucoup d'Ă©quipes poser le bus devant leur but. C'est dĂ©jĂ  ça et au moins ça favorisera le jeu lensois. 

Posté(e)
Il y a 2 heures, Lucio a dit :

Je vois bien une équipe du milieu de tableau nous faire perdre des points. Genre, Nantes.

Une équipe avec un bloc bas mais qui dispose d'une ou deux individualités qui sont capables de nous planter une banderille.

Genre Ganago, par exemple ? 😅

Posté(e) (modifié)

Font chier Rennes, on va se mettre à croire au titre  😅

Modifié par Dony
Posté(e)

si on m'avait dit qu'on serait 2eme a la fin de la phase aller à 3 point du point et surtout qu'on est l'équipe a avoir le moins perdu. je ne l'aurai jamais cru.

j'ai signé des deux mains dÚs le début du championnat

:rcl3:

Posté(e) (modifié)

A mi-saison on est donc l'équipe qui a perdu le moins de matches (1), devant Paris (2) et Marseille (3) :xx:

C'est assez fou ! 

(MĂȘme si je suis plus de ceux qui prĂ©fĂšrent essayer de gagner quitte Ă  perdre plutĂŽt que de prendre le point du nul)

Ajaccio d'entrée avec le terrain éclaté.
Reims avec la faute sur OPENDA Ă  l'ultime seconde.
Nantes & Nice c'était quelconque.
Strasbourg on les prend pas au bon moment chez eux Ă  mon avis.

Des points ici qu'on aurait pu gratter ici ou lĂ .

Mais Troyes, Lyon, Montpellier, Marseille voire Clermont on arrachent les trois points alors que ça tournait plus en nul.
 

Modifié par mArT
Posté(e)



https://www.lemonde.fr/sport/article/2023/01/14/le-racing-club-de-lens-rayonne-de-nouveau-entre-reussite-sportive-ferveur-populaire-et-soutien-de-l-economie-locale_6157841_3242.html
Le Racing Club de Lens rayonne de nouveau, entre rĂ©ussite sportive, ferveur populaire et soutien de l’économie locale

ReportageLe club champion de France en 1998, redescendu en Ligue 2 durant les années 2010, a retrouvé son lustre. Les Sang et Or, deuxiÚmes de Ligue 1 et seule équipe à avoir battu le Paris Saint-Germain cette saison, affrontent Auxerre, samedi 14 janvier, à 17 heures.

Franck Haise observe le mĂȘme rituel Ă  chaque match. A la mi-temps, l’entraĂźneur du Racing Club de Lens prend soin de sortir du vestiaire suffisamment tĂŽt pour ĂȘtre sur la pelouse du stade Bollaert au moment oĂč tout le stade entonne Les Corons, de Pierre Bachelet. La chanson hommage au bassin minier est devenue l’hymne des supporteurs sang et or. « J’en ai des frissons », confie le coach originaire de Normandie.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/4864/3648/630/0/75/0/523fcd2_1673537378640-rcl-l-pastureau-hanslucas010.jpg" alt="Franck Haise, pendant l’entraĂźnement, Ă  la Gaillette, le 9 janvier 2023."> Franck Haise, pendant l’entraĂźnement, Ă  la Gaillette, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

Puis, Ă  la fin des rencontres Ă  domicile, quel que soit le rĂ©sultat, Franck Haise s’accorde un moment de dĂ©compression en dĂ©gustant, non pas de la biĂšre, comme c’est la tradition dans le Nord, mais du vin, en compagnie de quatre employĂ©s du club. La derniĂšre fois, le 1er janvier 2023, c’étaient des bouteilles du Val de Loire, plus prĂ©cisĂ©ment du chenin, un cĂ©page de blanc que l’entraĂźneur a reconnu Ă  l’aveugle. « Il avait un trĂšs bon goĂ»t », dit en souriant Franck Haise une semaine plus tard. Et pour cause, son Ă©quipe venait de s’imposer (3-1) face au Paris Saint-Germain. A ce jour, Lens est la seule Ă©quipe d’Europe Ă  avoir battu le PSG cette saison.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/4776/3582/630/0/75/0/8d3e778_1673537224058-rcl-l-pastureau-hanslucas022.jpg" alt="Au centre d’entraĂźnement de la Gaillette, le 9 janvier 2023."> Au centre d’entraĂźnement de la Gaillette, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

Avec son budget annuel de 62 millions d’euros, soit environ dix fois moins que le club parisien, le RC Lens n’était pas programmĂ© pour talonner Kylian MbappĂ©, Lionel Messi et leurs partenaires au classement de la Ligue 1. Pourtant, aprĂšs 18 matchs (sur 38), les Lensois ne comptent que 6 points de moins que les Parisiens.

Lire aussi :  Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s  Le jour oĂč la FĂ©dĂ©ration française de football a perdu ses deux dirigeants

Depuis le dĂ©but du championnat, ils ont gagnĂ© tous leurs matchs Ă  domicile (9), avant de recevoir l’AJ Auxerre, samedi 14 janvier. « C’est un parcours de champion », constate Franck Haise sans fanfaronnade, lundi 9 janvier. Qui aurait pu imaginer qu’un entraĂźneur inconnu du grand public il y a quelques annĂ©es allait incarner une telle rĂ©ussite et une fiertĂ© locale retrouvĂ©e ?

« Le bon voisin »

Septembre 2017. En crise, le club lensois perd sept matchs de suite et pointe logiquement Ă  la derniĂšre place du classement de Ligue 2. Le spectre d’une descente en National, le troisiĂšme Ă©chelon du football français, guette, ce qui mettrait en pĂ©ril le futur du club champion de France en 1998. NommĂ© Ă  la tĂȘte de l’équipe fanion Ă  la place d’Alain Casanova, Eric Sikora est alors remplacĂ© sur le banc de l’équipe rĂ©serve par Franck Haise.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/5546/4160/630/0/75/0/6f25c41_1673535605985-rcl-l-pastureau-hanslucas011.jpg" alt="Muriel Beaurepaire, 62 ans, supportrice du club, à Lens, le 9 janvier 2023. Avec son mari, ils tiennent un bar décoré aux couleurs du club, prÚs de stade Bollaert."> Muriel Beaurepaire, 62 ans, supportrice du club, à Lens, le 9 janvier 2023. Avec son mari, ils tiennent un bar décoré aux couleurs du club, prÚs de stade Bollaert.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

AprĂšs une carriĂšre de dĂ©fenseur, entre la deuxiĂšme et la troisiĂšme division, dans les annĂ©es 1990, le Normand a multipliĂ© les expĂ©riences : entraĂźneur-joueur, coach de jeunes, adjoint, intĂ©rimaire
 A peine arrivĂ© Ă  Lens, un dimanche matin, il voit une centaine de supporteurs escalader les grilles du centre d’entraĂźnement de la Gaillette pour hurler leur mĂ©contentement auprĂšs de l’équipe professionnelle.

Deux ans et demi vont passer et le RC Lens va se redresser. En fĂ©vrier 2020, Philippe Montanier, qui avait pris la succession d’Eric Sikora, est licenciĂ© par sa direction Ă  la suite d’une sĂ©rie de mauvais rĂ©sultats. A son tour, Franck Haise est promu Ă  la tĂȘte de l’équipe premiĂšre. A l’époque, les supporteurs expriment leur scepticisme. « Nous, on s’attendait Ă  un nom connu », retrace Pierre Bouchend’homme, piquĂ© au RC Lens depuis la fin des annĂ©es 1980.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/4811/3608/630/0/75/0/bde232e_1673537257194-rcl-l-pastureau-hanslucas034.jpg" alt="Florian Sotoca, 32 ans, attaquant et vice-capitaine, à Lens, le 9 janvier 2023."> Florian Sotoca, 32 ans, attaquant et vice-capitaine, à Lens, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

« Franck Haise, la premiĂšre fois qu’on le voit, le mec est tout simple, sobre. On avait l’impression que c’était le bon voisin avec qui on prend plaisir Ă  boire une biĂšre au bistrot », poursuit le responsable des Red Tigers, le groupe ultra qui anime la tribune Marek du stade Bollaert. Aujourd’hui, Franck Haise fait l’unanimitĂ©. Face au PSG, il a fĂȘtĂ© son 100ematch comme entraĂźneur du RC Lens et reçu l’ovation de tout le stade, prenant le micro Ă  la fin du match en communion avec le public.

Depuis le début de la saison, à chaque match au stade Bollaert-Delelis, les tribunes sont remplies à ras bord par 36 000 supporteurs

Le club nordiste a retrouvĂ© la Ligue 1 Ă  la faveur de l’arrĂȘt des championnats provoquĂ© par la pandĂ©mie de Covid-19, en 2020, avant de se maintenir aisĂ©ment dans l’élite en terminant les exercices suivants deux fois Ă  la septiĂšme place. AprĂšs quinze annĂ©es moroses, marquĂ©es par de longues saisons en Ligue 2 et les mirages de l’ancien actionnaire principal, l’AzerbaĂŻdjanais Hafiz Mammadov, les supporteurs lensois auraient presque du mal Ă  y croire.

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« On a eu peur de vivre une descente aux enfers. Alors aujourd’hui, on se dit : “c’est miraculeux !” », savoure Laurent Nolet, 47 ans, rencontrĂ© devant le stade, lundi 9 janvier, sous un crachin nordiste. En tenue de travail, il s’occupe du nettoyage du chantier de la future piscine olympique de Lens, juste en face.

Depuis le dĂ©but de la saison, Ă  chaque match au stade Bollaert-Delelis, que tout le monde appelle « Bollaert », les tribunes sont remplies Ă  ras bord par 36 000 supporteurs sang et or. « Tout le monde court pour avoir sa place. Faut surveiller sur le site Internet du club ! », prĂ©vient Laurent Nolet, qui profite de sa fonction d’arbitre au niveau amateur (district) pour obtenir de prĂ©cieux sĂ©sames.

Enceinte à l’anglaise

A l’honneur entre la Bombonera de Buenos Aires et le Celtic Park de Glasgow dans Stades mythiques du foot, de RĂ©my FiĂšre (Larousse, 2020), Bollaert est une enceinte dite Ă  l’anglaise pour ses quatre tribunes proches du terrain, dont l’inclinaison donne le vertige. Surtout, la ferveur de son public fait sa rĂ©putation en Europe.

Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s  Les dĂ©fis du football français en crise : comment redonner de l’émotion au public

A ce titre, le stade Pierre-Mauroy du voisin et rival, le Lille Olympique Sporting Club (LOSC), ne tient pas la comparaison. AprĂšs son titre de champion de France, en 2021, le LOSC n’a pas toujours fait le plein de son – grand (50 000 places) – stade lors de ses matchs de Ligue des champions. « A Lille, ce sont des spectateurs. Nous, on est des supporteurs », tranche Muriel Beaurepaire, 62 ans (« comme le Pas-de-Calais » prĂ©cise-t-elle d’emblĂ©e), Ă©lĂ©gante gĂ©rante du bar Chez Muriel.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/13/0/0/6936/4591/1920/0/75/0/f8ca101_1673620883567-sans-titre-1-red.jpg" alt="A gauche, RenĂ© dit « Bob », 86 ans, ancien mineur et « gardien » officieux du centre d’entraĂźnement, Ă  Lens le 9 janvier 2023. A droite, dans le hall du centre d’entraĂźnement, la gaillette, nom donnĂ© Ă  un Ă©norme morceau de charbon, rend hommage au passĂ© minier de la rĂ©gion."> A gauche, RenĂ© dit « Bob », 86 ans, ancien mineur et « gardien » officieux du centre d’entraĂźnement, Ă  Lens le 9 janvier 2023. A droite, dans le hall du centre d’entraĂźnement, la gaillette, nom donnĂ© Ă  un Ă©norme morceau de charbon, rend hommage au passĂ© minier de la rĂ©gion.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

A l’ñge de 19 ans, elle a repris l’établissement Ă  Ladislas Smid, un ancien joueur du RC Lens, finaliste de la Coupe de France en 1948. A l’intĂ©rieur, l’hĂ©ritage se perpĂ©tue, les murs sont dĂ©corĂ©s aux couleurs du RC Lens. En plus d’aller Ă  tous les matchs Ă  Bollaert, Muriel Beaurepaire fait des dĂ©placements pour les rencontres Ă  l’extĂ©rieur, comme mercredi 11 janvier Ă  Strasbourg. C’est alors son mari, plutĂŽt rugby, comme le laissait prĂ©sager son maillot des All Blacks, qui tient le comptoir Ă  quelques corons – les maisons en brique rouge qui hĂ©bergeaient autrefois les mineurs et leur famille – du stade. La sexagĂ©naire rĂȘve de voir son Ă©quipe favorite gagner la Coupe de France et certifie que le RC Lens peut finir deuxiĂšme du championnat Ă  la fin de la saison.

Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s  Quand le RC Lens prend un « ch’ti » accent du Sud

Chez les joueurs, Florian Sotoca, lui, se garde bien de se projeter aussi loin. A 32 ans, il savoure dĂ©jĂ  ce qu’il a vĂ©cu : « Il y a dix ans, je jouais au niveau amateur et je travaillais dans le magasin de chaussures de mon oncle. Si vous m’aviez dit que j’allais jouer dans une Ă©quipe deuxiĂšme de Ligue 1, je vous aurais pris pour un fou ! » L’attaquant, nĂ© Ă  Narbonne et qui parle toujours avec un accent du sud, est considĂ©rĂ© comme un Lensois d’adoption par les supporteurs. Un rappeur local lui a mĂȘme consacrĂ© une chanson dans laquelle il vante sa « dĂ©termination » et son sens du « collectif ».

« Collectif », le mot revient aussi dans la bouche de Franck Haise au moment de qualifier le style de son Ă©quipe. Un jeu fait de pressing, cette somme d’efforts supplĂ©mentaires dĂ©ployĂ©s pour reprendre possession du ballon. Spectaculaire, mais Ă  double tranchant car, si la balle n’est pas rĂ©cupĂ©rĂ©e rapidement, des boulevards s’ouvrent pour les adversaires. Dans cet exercice, l’organisation lensoise est parfaitement huilĂ©e. « Le pressing, c’est la chose la plus collective qui nĂ©cessite, un, que tous les joueurs aient une bonne lecture tactique des situations pour le dĂ©clencher ; et deux, que chacun ait la capacitĂ© de se mettre au service de l’équipe par ses efforts », explique Franck Haise.

L’histoire des Sang et Or est intimement liĂ©e Ă  celle de la compagnie des mines de Lens

A l’automne 2022, le coordinateur sportif du RC Lens, Florent Ghisolfi, a Ă©tĂ© dĂ©bauchĂ© par l’OGC Nice et l’ambitieux projet du groupe pĂ©trochimique Ineos. Architecte de l’équipe, il est parti sur la CĂŽte d’Azur avec deux prĂ©parateurs physiques. Un coup dur pour le club. Il a Ă©tĂ© remplacĂ© par l’ex-directeur de la cellule de recrutement, GrĂ©gory Thil. Quelques semaines plus tĂŽt, en revanche, le RC Lens se rĂ©jouissait d’officialiser lors du dernier jour de la pĂ©riode des transferts estivale la prolongation de son joueur phare et capitaine, Seko Fofana, mettant en scĂšne la signature de son nouveau contrat sur la pelouse de Bollaert aprĂšs un match face Ă  Lorient. Un signe fort envoyĂ© aux joueurs qui pourraient ĂȘtre convoitĂ©s par d’autres clubs cet hiver. « Aujourd’hui, pourquoi quitter le RC Lens ? L’histoire n’est pas finie », affirme Florian Sotoca.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/3648/4864/630/0/75/0/fe553b1_1673535601363-rcl-l-pastureau-hanslucas050.jpg" alt="Arnaud Pouille, directeur général du RC Lens, le 9 janvier 2023."> Arnaud Pouille, directeur général du RC Lens, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

Parmi les titulaires habituels de l’équipe artĂ©sienne, un seul joueur a Ă©tĂ© formĂ© au club : David Pereira da Costa. Mais tous ont appris Ă  connaĂźtre leur environnement. A l’initiative de l’entraĂźneur, les joueurs du RC Lens sont allĂ©s visiter d’anciennes mines ou le MĂ©morial national du Canada, Ă  Vimy, qui honore la mĂ©moire des soldats morts pendant la premiĂšre guerre mondiale. « Quand on connaĂźt, on comprend un peu mieux et on peut aussi s’identifier Ă  cette rĂ©gion », estime Franck Haise, au centre d’entraĂźnement de la Gaillette, dont le nom fait rĂ©fĂ©rence Ă  un Ă©norme morceau de charbon – dans le hall, une « gaillette » sous verre en tĂ©moigne.

L’histoire des Sang et Or est intimement liĂ©e Ă  celle de la compagnie des mines de Lens. Les premiĂšres couleurs du club, le vert et le noir, faisaient rĂ©fĂ©rence Ă  la place Verte de la ville et au charbon. Dans les annĂ©es 1930, ce sont des mineurs de la rĂ©gion qui ont bĂąti le stade Bollaert. « Moi, je suis d’ici, assure Arnaud Pouille, directeur gĂ©nĂ©ral du club depuis 2017. Cette histoire, on me l’a racontĂ©e quand j’étais jeune. J’ai beau ĂȘtre parti Ă  Paris pendant vingt ans, quand Lens vous appelle, c’est Lens ! »

Phare économique

Aujourd’hui, le club appartient majoritairement Ă  Joseph Oughourlian, formĂ© Ă  HEC, qui a fait fortune avec le fonds d’investissement Amber Capital, vit Ă  Londres et n’avait aucune attache ni dans le Nord ni dans le club, avant d’en prendre les commandes en 2016. Sur le papier, le mariage n’était pas Ă©vident. « Mais Joseph Oughourlian s’est pris au jeu. Il s’est impliquĂ©, il a mĂȘme pris la prĂ©sidence exĂ©cutive du club Ă  un moment », note le maire de Lens, Sylvain Robert (PS), qui souligne les tarifs abordables de la billetterie maintenus par le club en Ligue 1.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/6700/4438/1920/0/75/0/20032d5_1673535744819-sans-titre-1.jpg" alt="A gauche, le stade Bollaert, Ă  Lens, le 9 janvier 2023. A droite, Sylvain Robert, maire de Lens, dans son bureau, devant un maillot signĂ© et encadrĂ© du club, le 9 janvier 2023."> A gauche, le stade Bollaert, Ă  Lens, le 9 janvier 2023. A droite, Sylvain Robert, maire de Lens, dans son bureau, devant un maillot signĂ© et encadrĂ© du club, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE » Lire aussi Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s  Joseph Oughourlian, l’homme qui veut renverser LagardĂšre

De 200 Ă  280 euros, le nouvel abonnement plein tarif pour assister Ă  19 matchs de championnat dans les deux tribunes derriĂšre les buts, c’est sans commune mesure avec les prix au Parc des Princes (Ă  partir de 78 euros pour une seule place pour PSG-Reims, le 29 janvier). « Paris, c’est encore du foot ? », raille l’édile de Lens.

MĂȘme avec l’antenne du Louvre Ă  Lens, qui a cĂ©lĂ©brĂ© son dixiĂšme anniversaire en dĂ©cembre 2022, le football reste le phare le plus puissant de la ville. « Ce soir, il n’y a pas un chat dans la rue », lance Muriel Beaurepaire, qui tire « 70 % de [son] chiffre d’affaires » lors des matchs Ă  Bollaert. « Ici, je vois les commerces fermer Ă  tour de bras. Si la ville de Lens tient, c’est en grande partie grĂące au foot », estime pour sa part Christian Ok, derriĂšre le comptoir du bar Reinitas.

<img src="https://img.lemde.fr/2023/01/12/0/0/3566/4755/630/0/75/0/b121894_1673535601204-rcl-l-pastureau-hanslucas002.jpg" alt="Laurent Nolet, 47 ans, supporteur, à Lens, le 9 janvier 2023."> Laurent Nolet, 47 ans, supporteur, à Lens, le 9 janvier 2023.  LUCIE PASTUREAU/HANSLUCAS POUR « LE MONDE »

NĂ© Ă  Lens, le jeune homme de 28 ans prĂ©fĂšre parler de foot que de politique. Sur le ton de l’humour, il lance : « Quand j’ai repris le bar, j’avais l’idĂ©e de l’appeler le “pĂŽle sans emploi” ». Dans cette rĂ©gion durement touchĂ©e par le chĂŽmage (prĂšs de 20 % de la population active est sans emploi), « tout le monde se rĂ©unit autour du RC Lens, souligne Muriel Beaurepaire. C’est une religion, comme Ă  Liverpool ». Franck Haise est, lui, devenu une idole locale : « Evidemment, on retient les trophĂ©es, mais il y a aussi les Ă©motions que l’on donne. Et si j’ai une fiertĂ©, c’est celle-là : rendre les gens heureux  »

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