Aller au contenu

Anciens Lensois


Lmarco
 Share

Messages recommandés

Il y a 4 heures, Adjo a dit :

Mais pour le coup lui c'était en Ligue des Champions, avec un arbitre espagnol

Exact

Contre Dortmund d ailleurs. 

Pour la liguain (ou division 1 pour les plus vieux), j ai pas souvenance d un retourné refusé pour jeu dangereux 

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 7 minutes, daykatana a dit :

Exact

Contre Dortmund d ailleurs. 

Pour la liguain (ou division 1 pour les plus vieux), j ai pas souvenance d un retourné refusé pour jeu dangereux 

 

Il n'y a pas non plus souvent de buts de ce type.

A une époque que seuls les anciens connaissent, Amara Simba du Psg en avait mis quelques uns, mais il me semble que ses buts avaient été inscrits à une plus grande distance que celui de Banza hier.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 4 heures, RCL Warszawa a dit :

Il n'y a pas non plus souvent de buts de ce type.

A une époque que seuls les anciens connaissent, Amara Simba du Psg en avait mis quelques uns, mais il me semble que ses buts avaient été inscrits à une plus grande distance que celui de Banza hier.

Amara Simba, Jules Bocandé avec Lens a Nîmes (depuis l entree de la surface !!) la saison de la remontée.

Puis un peu plus tard Laurent Leroy avec Cannes et le PSG (et sa célèbre baston avec Jérôme ... Leroy)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 weeks later...
il y a 35 minutes, Kwarkz a dit :

Hello, est-ce que quelqu'un aurait accès à cet article s'il-vous-plaît?

 

Football : de Manchester City à Saint-Omer, le destin mouvementé de David Faupala

https://www.lavoixdunord.fr/1306330/article/2023-03-22/football-de-manchester-city-saint-omer-le-destin-mouvemente-de-david-faupala

Football : de Manchester City à Saint-Omer, le destin mouvementé de David Faupala

Grand espoir du foot français dans les années 2010, le petit prodige de Sains-en-Gohelle a définitivement tourné le dos au monde pro. À seulement 26 ans.

faupala
Par Stéphane Carpentier - Photos Sébastien Jarry et AFP


Lors de la dernière décennie, David Faupala était un habitué des équipes de France U16, U17 et U18. Ses partenaires en sélection avaient alors pour nom Allan Saint-Maximin (Newcastle), Fodé Ballo-Touré (Milan AC), Marcus Thuram (Mönchengladbach) ou encore Ousmane Dembélé (FC Barcelone).

Le destin au plus haut niveau semblait être tout tracé pour ce gamin de Sains-en-Gohelle, en plein cœur du bassin minier. Doué sur le terrain, le tout jeune joueur originaire de Wallis et Futuna a toujours su ce qu’il voulait. « Aussi loin que je remonte, j’ai toujours cru en mon étoile. Quand j’étais à l’école primaire, j’écrivais déjà sur les feuilles de présentation, que nous demandaient les enseignants en début d’année scolaire, que je voulais devenir footballeur professionnel. On se moquait un peu de moi, mais j’y croyais très fort et je ne me voyais pas faire autre chose. »

Tout n’a pourtant pas été simple et il lui a fallu rapidement naviguer au milieu des turpitudes d’un monde pas toujours tendre, même si on a du talent. « À l’âge de dix ans j’ai quitté le club de mes débuts, à Sains-en-Gohelle, pour aller jouer à Lens. Mon premier passage n’a duré que quatre mois. C’est triste à dire, mais j’étais le seul bronzé [sic] de l’équipe, il y avait du racisme et du favoritisme, j’ai tout gardé pour moi, sans rien dire à mon père car il serait devenu fou. Comme je ne m’y plaisais pas, je suis donc parti jouer à l’US Vermelles et deux ans après j’avais le choix d’aller à Valenciennes, Lille ou à nouveau Lens. Au Racing, les racistes s’étaient fait virer, la moitié de l’équipe avait changé, c’était aussi le choix le plus simple pour ma famille. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 1

 

S’il gravit alors enfin les échelons avec le club phare du Pas-de-Calais, les relations vont à nouveau se tendre. Alors qu’il n’a que 16 ans et qu’il est déjà surclassé avec les U19 lensois, les Anglais de Watford proposent 2 millions d’euros pour recruter le jeune avant-centre. Les dirigeants du RC Lens refusent. La situation braque le joueur, sa famille, son agent, mais l’isole aussi face à une opinion publique du foot qui déplore alors le départ de joueurs trop jeunes et trop tendres vers la très riche Premier League.

Quelques mois plus tard, un tweet met le feu à des poudres déjà incandescentes entre le jeune prodige et le club sang et or. Après un derby en Ligue 1 contre le LOSC, David Faupala publie un message sur lequel il indique qu’il avait parié sur Lille et non sur son club. Un vrai crime de lèse-majesté pour les supporters qui se demandent ce qui a pu se passer dans la tête de ce jeune joueur prometteur appelé un jour à défendre les couleurs du club, et plus encore face aux ennemis lillois.

Son tweet scandalise les fans qui dénoncent une trahison et enregistre vingt mille vues en seulement quelques heures. « Pour remettre dans le contexte, il faut bien rappeler que je n’avais que 16 ans. Et j’ai choisi de tout assumer alors que c’était mon frère qui avait écrit ça sur mon compte. Jusqu’ici, je n'en avais jamais parlé, les gens ne l’ont jamais su. Aujourd’hui encore, il m’arrive de me faire insulter, les supporters de Lens m’en parlent encore. Je préfère en sourire, confie l’intéressé, qui, malgré son amour du foot et sa proximité géographique, assume aussi le fait que, contrairement à la plupart des gamins du coin,  il n’a jamais été un supporter passionné du RC Lens.Mon père travaillait à Bollaert pour une agence de sécurité, j’allais voir les matchs, mais je n’ai jamais été un fan de la première heure, ce n’était pas dans mon tempérament de soutenir une équipe, moi, je voulais juste jouer et en faire mon métier. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 4

 

Deux ans après l’affaire du tweet, l’avenir de David Faupala dans l’Artois est aussi sombre qu’un puits de mine. « Quand j’ai eu 18 ans, le club m’a annoncé que je ne serai ni pro, ni stagiaire pro. C’était soit je restais en tant qu’amateur, soit j’allais voir ailleurs. Lyon, Monaco et Manchester City me proposaient un contrat. Je suis donc parti pour zéro euro alors que le club aurait pu prendre un paquet d’argent deux ans plus tôt. »

Dans la peau d’un « Citizen »

À l’été 2015, à tout juste 18 ans, David Faupala débarque dans un autre monde, celui de Manchester City et de ses stars, Yaya Touré, David Silva, Samir Nasri, Sergio Agüero, Kevin De Bruyne… « Pour l’adaptation, j’ai dû faire très vite. Si tu veux réussir, tu n’as pas le choix, tu ne peux pas te perdre dans des états d’âme. J’ai dû changer mon jeu. Quand j’étais à Lens, courir vite ça suffisait. Là-bas, à City, c’était quand même autre chose. Même avec l’équipe U19 du club on se retrouvait à jouer devant dix mille spectateurs et on appréhendait forcément de rater un truc. Il fallait gérer la pression, mais ce n’était pas négatif. Et c’était une chance énorme de s’entraîner avec des joueurs hors du commun. Il y en avait un au-dessus de tous, c’était Kevin De Bruyne, le foot devient simple quand on joue avec des gars de ce talent. »

 

000_845GV (2)

 

Avec les Sky Blues, tout va alors très vite pour le gamin du bassin minier. Après six mois avec les juniors du club, il intègre l’effectif pro. Le 21 février 2016, alors que Manchester City doit se déplacer à Chelsea pour la Coupe d’Angleterre, quelques jours avant un huitième de finale en Ligue des Champions, le coach Manuel Pellegrini décide de faire souffler ses cadres et lance le jeune Français dans le grand bain, aligné d’entrée de jeu face aux Blues d’Eden Hazard, Thibaut Courtois, Cesc Fabregas et Cesar Azpilicueta. « Initialement je ne devais pas jouer ce match, mais l’attaquant qui était prévu avait perdu sa grand-mère la veille et le coach décide de m’aligner. Je ne m’attendais vraiment pas à jouer si vite. En foot, le facteur chance compte aussi beaucoup », reconnaît David Faupala, qui, ce jour-là, n’évite pas le bouillon pris par une équipe de City très rajeunie (5-1), mais marque un but plein de sang-froid juste avant la mi-temps.

Un but d’anthologie en Ligue Europa

Cette apparition restera la seule du jeune Nordiste avec les Citizens. L’arrivée de Pep Guardiola en tant que coach principal change la donne. D’abord prêté pendant six mois à Breda, aux Pays-Bas, il rejoint ensuite Chesterfield, en deuxième division anglaise. À son retour de prêt, il sait que Manchester City ne compte plus sur lui et se met d’accord avec Rennes. « On a même signé un contrat, mais il y a eu une plainte contre moi de la part de mon agent (Jennifer Mendelewitsch) car je ne l’avais pas tenue au courant des négociations et le transfert a été cassé. »

Cette mésentente avec sa conseillère l’a profondément meurtri. Son entourage aussi. « Mon meilleur pote était tellement énervé pour moi que ça l’a poussé à passer une licence pour devenir agent sportif et il a obtenu son concours (Sami Helal Management). Il est à l’opposé de l’image qu’on se fait de l’agent qui se gave sur le dos des joueurs, et notamment des très jeunes. » Touché, mais pas coulé, David Faupala atterrit finalement tout à l’est de l’Ukraine, à Louhansk, ville d’un demi-million d’habitants, à moins de 20 kilomètres de la frontière russe et aujourd’hui sous la menace de l’invasion des troupes de Poutine.

Après l’Ukraine, les aléas des transferts et des opportunités l’emmènent à Chypre (Apollon Limassol), où il s’illustre en marquant sur un retourné acrobatique face à la Lazio Rome, en Ligue Europa. Toujours dans la même compétition, en décembre 2018, il connaît les joies d’une belle victoire sur la pelouse du stade Vélodrome de Marseille, face à Florian Thauvin, Dimitri Payet et Adil Rami. « Chypre reste mon meilleur souvenir. Il faisait 25 degrés tout le temps. En championnat on a rarement plus d’une heure de bus pour faire les déplacements et le niveau est plus que correct. Le foot là-bas n’est pas une affaire de touristes, il y a beaucoup de très bons joueurs et ce n’est pas un hasard si avec Limassol nous avions eu de bons résultats en Ligue Europa. »

Mais pour l’ancien Lensois, c’est aussi le début des pépins physiques. « Lorsque je jouais à l’Apollon, l’attaquant numéro un s’est blessé et moi je n’étais pas à cent pour cent car je souffrais d’une pubalgie. J’ai fait un paquet de matchs sous infiltrations, il y avait la Ligue Europa, je voulais la jouer. Certaines fois, rien qu’à tirer dans la balle j’en avais les larmes aux yeux, c’était comme un coup de poignard. C’est réellement la seule blessure de ma carrière, mais elle m’a été fatale. » Après son expérience d’une année à Chypre, il met le cap au Nord, en Norvège, puis de nouveau en Méditerranée, à Malte, en ne jouant quasiment pas. « J’ai subi deux opérations nécessitant à chaque fois huit à dix mois de repos. L’an dernier, j’ai tenté une dernière expérience à Beauvais, en National 2, mais mon corps n’a pas suivi. »

Alors David Faupala a décidé de faire une croix sur le foot pro. À seulement 26 ans. « Cela a été très dur de se faire une raison et de prendre une décision. On y réfléchit forcément à deux fois, et quand je repense aux matchs, à l’adrénaline, ça me plombe parfois le moral, mais jamais très longtemps, j’ai tellement joué sur la douleur. Je suis donc retourné chez moi, à Sains-en-Gohelle, et je me suis concentré sur l’après-foot. C’est un milieu que je connais et dans lequel je veux rester. Je suis des formations, je gonfle mon CV, je suis aussi devenu recruteur pour un club pro. »

 

000_1B79EO

 

De sa carrière cahoteuse, le petit prodige de l’équipe de France U16 ne regrette rien. « Je suis fier de ce que j’ai accompli. Sur le plan financier, avec ce que j’ai gagné à City et en Ukraine, j’ai pu mettre un peu d’argent de côté, même si j’en ai aussi donné énormément à mon agent. J’ai découvert plein de pays, des cultures différentes et j’ai fait de très belles rencontres. Pour l’anecdote, quand je signais dans un club, la première chose que je regardais c’est s’il y avait un francophone dans l’équipe, histoire de faciliter mon intégration. S’il n’y avait pas de Français, il y avait toujours au moins un Africain qui parlait notre langue. En Ukraine, je me suis même retrouvé avec un Allemand d’origine marocaine qui parlait un peu français, il est devenu mon pote. »

À Saint-Omer, juste pour le plaisir

Depuis six mois, David Faupala n’avait plus touché le moindre ballon. Jusqu’à ce lundi de février où il a repris l’entraînement avec Saint-Omer, qui évolue en Régional 1, une arrivée inattendue pour lui comme pour le club. Ou presque. Car dans l’Audomarois évolue son vieux pote de l’équipe de France U16, Axel Prohouly, qui, lui aussi, a connu le haut niveau. Il a fait ses classes à l’AS Monaco aux côtés d’un certain Kylian MBappé, et, comme lui, il est parti très jeune en Angleterre, avant de voir sa carrière stagner dans les divisions inférieures ou dans des championnats peu médiatisés, comme en Slovénie, la saison dernière. « En équipe de France, je jouais milieu relayeur et David à la pointe de l’attaque, en gros je distribuais et lui, il marquait, se remémore Axel Prohouly, qui a rejoint le club audomarois cette saison pour se rapprocher de sa famille installée du côté de Dunkerque. On est amis depuis longtemps, chacun a fait sa vie mais nous sommes toujours restés en contact sur les réseaux sociaux. Quand j’ai entendu que mon club cherchait un attaquant buteur, j’ai tout de suite pensé à David et j’ai mis tout le monde en contact. On est très impatient à l’idée de rejouer ensemble, il y a de l’excitation, mais on pense à l’équipe avant tout. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 9

 

« Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai repris du plaisir sur un terrain. Je sais que je ne peux plus subir la charge d’un entraînement quotidien, mais trois par semaine, ça va passer sans problème, poursuit David Faupala, conscient qu’il va susciter autant d’attente que de curiosité. Je connais le niveau Régional 1, je sais où je mets les pieds et il ne faudra pas faire semblant, il faut être honnête avec soi-même. » Même au sixième échelon de la hiérarchie française, dans un monde où les joueurs se contentent d’indemnités kilométriques, de primes de victoires et d’un sandwich bière à la fin du match, le foot reste un sujet sérieux, et les clubs, à l’image de l’US Pays de Saint-Omer, y sont ambitieux. De quoi (re)donner le sourire à un authentique et sympathique enfant de la balle.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 15 minutes, daykatana a dit :

Football : de Manchester City à Saint-Omer, le destin mouvementé de David Faupala

Grand espoir du foot français dans les années 2010, le petit prodige de Sains-en-Gohelle a définitivement tourné le dos au monde pro. À seulement 26 ans.

faupala
Par Stéphane Carpentier - Photos Sébastien Jarry et AFP

 

Lors de la dernière décennie, David Faupala était un habitué des équipes de France U16, U17 et U18. Ses partenaires en sélection avaient alors pour nom Allan Saint-Maximin (Newcastle), Fodé Ballo-Touré (Milan AC), Marcus Thuram (Mönchengladbach) ou encore Ousmane Dembélé (FC Barcelone).

Le destin au plus haut niveau semblait être tout tracé pour ce gamin de Sains-en-Gohelle, en plein cœur du bassin minier. Doué sur le terrain, le tout jeune joueur originaire de Wallis et Futuna a toujours su ce qu’il voulait. « Aussi loin que je remonte, j’ai toujours cru en mon étoile. Quand j’étais à l’école primaire, j’écrivais déjà sur les feuilles de présentation, que nous demandaient les enseignants en début d’année scolaire, que je voulais devenir footballeur professionnel. On se moquait un peu de moi, mais j’y croyais très fort et je ne me voyais pas faire autre chose. »

Tout n’a pourtant pas été simple et il lui a fallu rapidement naviguer au milieu des turpitudes d’un monde pas toujours tendre, même si on a du talent. « À l’âge de dix ans j’ai quitté le club de mes débuts, à Sains-en-Gohelle, pour aller jouer à Lens. Mon premier passage n’a duré que quatre mois. C’est triste à dire, mais j’étais le seul bronzé [sic] de l’équipe, il y avait du racisme et du favoritisme, j’ai tout gardé pour moi, sans rien dire à mon père car il serait devenu fou. Comme je ne m’y plaisais pas, je suis donc parti jouer à l’US Vermelles et deux ans après j’avais le choix d’aller à Valenciennes, Lille ou à nouveau Lens. Au Racing, les racistes s’étaient fait virer, la moitié de l’équipe avait changé, c’était aussi le choix le plus simple pour ma famille. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 1

 

S’il gravit alors enfin les échelons avec le club phare du Pas-de-Calais, les relations vont à nouveau se tendre. Alors qu’il n’a que 16 ans et qu’il est déjà surclassé avec les U19 lensois, les Anglais de Watford proposent 2 millions d’euros pour recruter le jeune avant-centre. Les dirigeants du RC Lens refusent. La situation braque le joueur, sa famille, son agent, mais l’isole aussi face à une opinion publique du foot qui déplore alors le départ de joueurs trop jeunes et trop tendres vers la très riche Premier League.

Quelques mois plus tard, un tweet met le feu à des poudres déjà incandescentes entre le jeune prodige et le club sang et or. Après un derby en Ligue 1 contre le LOSC, David Faupala publie un message sur lequel il indique qu’il avait parié sur Lille et non sur son club. Un vrai crime de lèse-majesté pour les supporters qui se demandent ce qui a pu se passer dans la tête de ce jeune joueur prometteur appelé un jour à défendre les couleurs du club, et plus encore face aux ennemis lillois.

Son tweet scandalise les fans qui dénoncent une trahison et enregistre vingt mille vues en seulement quelques heures. « Pour remettre dans le contexte, il faut bien rappeler que je n’avais que 16 ans. Et j’ai choisi de tout assumer alors que c’était mon frère qui avait écrit ça sur mon compte. Jusqu’ici, je n'en avais jamais parlé, les gens ne l’ont jamais su. Aujourd’hui encore, il m’arrive de me faire insulter, les supporters de Lens m’en parlent encore. Je préfère en sourire, confie l’intéressé, qui, malgré son amour du foot et sa proximité géographique, assume aussi le fait que, contrairement à la plupart des gamins du coin,  il n’a jamais été un supporter passionné du RC Lens.Mon père travaillait à Bollaert pour une agence de sécurité, j’allais voir les matchs, mais je n’ai jamais été un fan de la première heure, ce n’était pas dans mon tempérament de soutenir une équipe, moi, je voulais juste jouer et en faire mon métier. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 4

 

Deux ans après l’affaire du tweet, l’avenir de David Faupala dans l’Artois est aussi sombre qu’un puits de mine. « Quand j’ai eu 18 ans, le club m’a annoncé que je ne serai ni pro, ni stagiaire pro. C’était soit je restais en tant qu’amateur, soit j’allais voir ailleurs. Lyon, Monaco et Manchester City me proposaient un contrat. Je suis donc parti pour zéro euro alors que le club aurait pu prendre un paquet d’argent deux ans plus tôt. »

Dans la peau d’un « Citizen »

À l’été 2015, à tout juste 18 ans, David Faupala débarque dans un autre monde, celui de Manchester City et de ses stars, Yaya Touré, David Silva, Samir Nasri, Sergio Agüero, Kevin De Bruyne… « Pour l’adaptation, j’ai dû faire très vite. Si tu veux réussir, tu n’as pas le choix, tu ne peux pas te perdre dans des états d’âme. J’ai dû changer mon jeu. Quand j’étais à Lens, courir vite ça suffisait. Là-bas, à City, c’était quand même autre chose. Même avec l’équipe U19 du club on se retrouvait à jouer devant dix mille spectateurs et on appréhendait forcément de rater un truc. Il fallait gérer la pression, mais ce n’était pas négatif. Et c’était une chance énorme de s’entraîner avec des joueurs hors du commun. Il y en avait un au-dessus de tous, c’était Kevin De Bruyne, le foot devient simple quand on joue avec des gars de ce talent. »

 

000_845GV (2)

 

Avec les Sky Blues, tout va alors très vite pour le gamin du bassin minier. Après six mois avec les juniors du club, il intègre l’effectif pro. Le 21 février 2016, alors que Manchester City doit se déplacer à Chelsea pour la Coupe d’Angleterre, quelques jours avant un huitième de finale en Ligue des Champions, le coach Manuel Pellegrini décide de faire souffler ses cadres et lance le jeune Français dans le grand bain, aligné d’entrée de jeu face aux Blues d’Eden Hazard, Thibaut Courtois, Cesc Fabregas et Cesar Azpilicueta. « Initialement je ne devais pas jouer ce match, mais l’attaquant qui était prévu avait perdu sa grand-mère la veille et le coach décide de m’aligner. Je ne m’attendais vraiment pas à jouer si vite. En foot, le facteur chance compte aussi beaucoup », reconnaît David Faupala, qui, ce jour-là, n’évite pas le bouillon pris par une équipe de City très rajeunie (5-1), mais marque un but plein de sang-froid juste avant la mi-temps.

Un but d’anthologie en Ligue Europa

Cette apparition restera la seule du jeune Nordiste avec les Citizens. L’arrivée de Pep Guardiola en tant que coach principal change la donne. D’abord prêté pendant six mois à Breda, aux Pays-Bas, il rejoint ensuite Chesterfield, en deuxième division anglaise. À son retour de prêt, il sait que Manchester City ne compte plus sur lui et se met d’accord avec Rennes. « On a même signé un contrat, mais il y a eu une plainte contre moi de la part de mon agent (Jennifer Mendelewitsch) car je ne l’avais pas tenue au courant des négociations et le transfert a été cassé. »

Cette mésentente avec sa conseillère l’a profondément meurtri. Son entourage aussi. « Mon meilleur pote était tellement énervé pour moi que ça l’a poussé à passer une licence pour devenir agent sportif et il a obtenu son concours (Sami Helal Management). Il est à l’opposé de l’image qu’on se fait de l’agent qui se gave sur le dos des joueurs, et notamment des très jeunes. » Touché, mais pas coulé, David Faupala atterrit finalement tout à l’est de l’Ukraine, à Louhansk, ville d’un demi-million d’habitants, à moins de 20 kilomètres de la frontière russe et aujourd’hui sous la menace de l’invasion des troupes de Poutine.

Après l’Ukraine, les aléas des transferts et des opportunités l’emmènent à Chypre (Apollon Limassol), où il s’illustre en marquant sur un retourné acrobatique face à la Lazio Rome, en Ligue Europa. Toujours dans la même compétition, en décembre 2018, il connaît les joies d’une belle victoire sur la pelouse du stade Vélodrome de Marseille, face à Florian Thauvin, Dimitri Payet et Adil Rami. « Chypre reste mon meilleur souvenir. Il faisait 25 degrés tout le temps. En championnat on a rarement plus d’une heure de bus pour faire les déplacements et le niveau est plus que correct. Le foot là-bas n’est pas une affaire de touristes, il y a beaucoup de très bons joueurs et ce n’est pas un hasard si avec Limassol nous avions eu de bons résultats en Ligue Europa. »

Mais pour l’ancien Lensois, c’est aussi le début des pépins physiques. « Lorsque je jouais à l’Apollon, l’attaquant numéro un s’est blessé et moi je n’étais pas à cent pour cent car je souffrais d’une pubalgie. J’ai fait un paquet de matchs sous infiltrations, il y avait la Ligue Europa, je voulais la jouer. Certaines fois, rien qu’à tirer dans la balle j’en avais les larmes aux yeux, c’était comme un coup de poignard. C’est réellement la seule blessure de ma carrière, mais elle m’a été fatale. » Après son expérience d’une année à Chypre, il met le cap au Nord, en Norvège, puis de nouveau en Méditerranée, à Malte, en ne jouant quasiment pas. « J’ai subi deux opérations nécessitant à chaque fois huit à dix mois de repos. L’an dernier, j’ai tenté une dernière expérience à Beauvais, en National 2, mais mon corps n’a pas suivi. »

Alors David Faupala a décidé de faire une croix sur le foot pro. À seulement 26 ans. « Cela a été très dur de se faire une raison et de prendre une décision. On y réfléchit forcément à deux fois, et quand je repense aux matchs, à l’adrénaline, ça me plombe parfois le moral, mais jamais très longtemps, j’ai tellement joué sur la douleur. Je suis donc retourné chez moi, à Sains-en-Gohelle, et je me suis concentré sur l’après-foot. C’est un milieu que je connais et dans lequel je veux rester. Je suis des formations, je gonfle mon CV, je suis aussi devenu recruteur pour un club pro. »

 

000_1B79EO

 

De sa carrière cahoteuse, le petit prodige de l’équipe de France U16 ne regrette rien. « Je suis fier de ce que j’ai accompli. Sur le plan financier, avec ce que j’ai gagné à City et en Ukraine, j’ai pu mettre un peu d’argent de côté, même si j’en ai aussi donné énormément à mon agent. J’ai découvert plein de pays, des cultures différentes et j’ai fait de très belles rencontres. Pour l’anecdote, quand je signais dans un club, la première chose que je regardais c’est s’il y avait un francophone dans l’équipe, histoire de faciliter mon intégration. S’il n’y avait pas de Français, il y avait toujours au moins un Africain qui parlait notre langue. En Ukraine, je me suis même retrouvé avec un Allemand d’origine marocaine qui parlait un peu français, il est devenu mon pote. »

À Saint-Omer, juste pour le plaisir

Depuis six mois, David Faupala n’avait plus touché le moindre ballon. Jusqu’à ce lundi de février où il a repris l’entraînement avec Saint-Omer, qui évolue en Régional 1, une arrivée inattendue pour lui comme pour le club. Ou presque. Car dans l’Audomarois évolue son vieux pote de l’équipe de France U16, Axel Prohouly, qui, lui aussi, a connu le haut niveau. Il a fait ses classes à l’AS Monaco aux côtés d’un certain Kylian MBappé, et, comme lui, il est parti très jeune en Angleterre, avant de voir sa carrière stagner dans les divisions inférieures ou dans des championnats peu médiatisés, comme en Slovénie, la saison dernière. « En équipe de France, je jouais milieu relayeur et David à la pointe de l’attaque, en gros je distribuais et lui, il marquait, se remémore Axel Prohouly, qui a rejoint le club audomarois cette saison pour se rapprocher de sa famille installée du côté de Dunkerque. On est amis depuis longtemps, chacun a fait sa vie mais nous sommes toujours restés en contact sur les réseaux sociaux. Quand j’ai entendu que mon club cherchait un attaquant buteur, j’ai tout de suite pensé à David et j’ai mis tout le monde en contact. On est très impatient à l’idée de rejouer ensemble, il y a de l’excitation, mais on pense à l’équipe avant tout. »

 

Faupala-entrainement-Saint-Omer 9

 

« Pour la première fois depuis très longtemps, j’ai repris du plaisir sur un terrain. Je sais que je ne peux plus subir la charge d’un entraînement quotidien, mais trois par semaine, ça va passer sans problème, poursuit David Faupala, conscient qu’il va susciter autant d’attente que de curiosité. Je connais le niveau Régional 1, je sais où je mets les pieds et il ne faudra pas faire semblant, il faut être honnête avec soi-même. » Même au sixième échelon de la hiérarchie française, dans un monde où les joueurs se contentent d’indemnités kilométriques, de primes de victoires et d’un sandwich bière à la fin du match, le foot reste un sujet sérieux, et les clubs, à l’image de l’US Pays de Saint-Omer, y sont ambitieux. De quoi (re)donner le sourire à un authentique et sympathique enfant de la balle.

Merci :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://en.m.wikipedia.org/wiki/David_Faupala

David Faupala a quand même des statistiques dingues : 7 saisons en pro ou semi-pro, 9 clubs, 54 apparitions et 4 buts.

9 clubs et pas un seul où il a marqué plus de un but. Pour un attaquant, c'est quand même un poil problématique. 

Lui et Jennifer Mendelewitsch ont passé beaucoup d'interviews pour dire que le problème c'était le Racing... sauf qu'il a été encore plus en échec dans les 8 clubs suivant le Racing. Et le seul club où il aura appris à jouer au foot et où il a pris de la valeur... ben c'est le Racing. Alors à un moment donné, l'entendre dire du mal sur le Racing, dire qu'il regrette rien et qu'il est fier de ce qu'il a accompli...

En 7 jours Openda a marqué plus de buts que Faupala en 10 ans.

Bon, maintenant, je lui souhaite de marquer au moins 2 buts en Régionale 1, ce sera un record pour lui. 

Pas convaincu que ce soit une bonne recrue pour Saint-Omer par contre.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

La grande différence c'est que Rapha a une bonne partie de sa famille dans le Nord.

J'ai un ami qui connaît bien son frère, je lui ai justement demandé hier d'aller à la pêche aux infos pour un éventuel retour à Lens ;) Si j'en sais plus je vous le dis bien sûr !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 12 minutes, tibocm1 a dit :

 Perso, quand les joueurs disent ce genre de truc, j'y crois pas vraiment. Je me souviens de Drogba qui disait la même chose sur Marseille. 

 

Après c'est différent. Drogba n'est pas formé à l'OM. Je n'ai jamais vu Drogba venir régulièrement au centre de la commanderie.

Varane est très souvent à la Gaillette notamment.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Faupala il dit qu'il était jeune qu'il a fait des erreurs, etc. Bon déjà son agent, la miss il aurait du s'en débarasser bien plus tôt. Soit.

Mais dire "Quand j’étais à Lens, courir vite ça suffisait. Là-bas, à City, c’était quand même autre chose. "
Là tu n'as plus 16 ans hein ? Vu la suite de la carrière non courir vite ça ne suffisait pas... Et Lens ne s'est pas trompé au passage du coup !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement
 Share

×
×
  • Créer...