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Entré en jeu à Rennes comme contre Saint-Étienne, l’international polonais a été recruté d’abord comme piston. Intelligent et fin techniquement, il peut notamment jouer des deux côtés. Une adaptabilité clé pour le coach lensois, Franck Haise, et dans le recrutement du Racing, attendu à Monaco, ce samedi (17 h). « Il peut jouer partout ! » La réponse de Franck Haise, après le nul contre Saint-Étienne (2-2), était plus qu’une boutade. Przemyslaw Frankowski, « Frankie » pour tous au RC Lens, est de ces joueurs qui compliquent encore l’exercice de la composition d’équipe pour les observateurs. Venu pallier le départ à l’AEK Athènes de Clément Michelin, le piston droit remplaçant, c’est à gauche que l’enfant de Gdansk (26 ans) est entré, au relais de Deiver Machado, lors des deux premières journées. Deux fois vingt minutes de jeu et déjà une passe décisive à son crédit. Dimanche, sa remise était une offrande pour Seko Fofana (2-2, 77e). « Il fait la bonne prise de balle, apprécie Franck Haise. Ça paraît tout simple mais il faut doser le ballon pour que Seko, qui est sur son pied gauche (Fofana est droitier), puisse faire le bon geste, que le ballon n’arrive pas trop vite. » Un positionnement pas forcément naturel – « C’est certainement plus facile pour lui d’évoluer à droite », reconnaît le coach artésien – mais c’est bien comme piston gauche que Frankowski, pas maladroit non plus d’ailleurs de son pied gauche, évoluait les dernières semaines à Chicago, en MLS, la Ligue américaine, avant de débarquer à Lens, il y a deux grosses semaines. Formé comme milieu Sa polyvalence avait séduit depuis un moment déjà la cellule de recrutement du Racing et le coach, qui se réunissent une fois par mois hors mercato. « Je l’ai trouvé intéressant dès les premières images que j’ai vues, il y a six, sept, huit mois déjà. On l’a revu à l’Euro, puis encore en MLS, où il a joué à différents postes. On sent un joueur intelligent, technique et ça se voit dans ses entraînements. Il peut jouer sur les deux côtés, en bas, en haut, détaille Haise. On pourrait le mettre au milieu, il y a été formé, milieu offensif, créatif. Il a montré qu’il pouvait être performant à beaucoup de postes. » D’abord recruté comme piston, droit ou gauche, des joueurs de couloir essentiel dans le système à trois défenseurs centraux du coach lensois, Frankowski « peut aussi jouer plus haut, dans les trois offensifs, si on doit finir un match dans un 3-4-3. Ça a compté dans nos réflexions. » C’était déjà le cas l’an dernier, la polyvalence est en effet une des clés du recrutement lensois, dans une saison marquée en outre par la CAN (1). L’arrivée de Kevin Danso, capable de jouer derrière comme au milieu, l’illustre aussi. « Ce qui m’intéresse dans la polyvalence, continue Franck Haise, c’est qu’on a affaire à des joueurs intelligents, dans la capacité de s’adapter et en plus, ça veut dire qu’ils ont un niveau technique élevé. On ne peut pas passer d’un poste à un autre, et y être performant, sans ça. » Frankowski en est l’exemple type. 1. Ganago (Cameroun), Doucouré et Haïdara (Mali), Fofana (Côte d’Ivoire), Fortes (Cap-Vert) sont potentiellement concernés. https://www.lavoixdunord.fr/1059235/article/2021-08-21/rc-lens-przemyslaw-frankowski-eloge-de-la-polyvalence?utm_campaign=echobox_lens_lievin_henin&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1629535645
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Ligue 1 [Saison 2021/2022]
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Superbe but de Brest qui réduit l'écart. -
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Gé-ant ! -
C’était envisagé, Massadio Haïdara et Wesley Saïd, en reprise individuelle la semaine dernière, ont rejoint le groupe à l’entraînement, avec quelques adaptations encore, notamment pour l’attaquant venu de Toulouse. Après une saison blanche (genou), et une reprise marquée par des pépins, assez habituels après une longue absence, l’intensité de ses entraînements est surveillée de près, notamment par Laurent Bessière, le directeur de la performance. « Massadio a fait deux entraînements complets cette semaine, il peut être dans le groupe ce week-end, indique Franck Haise. Wesley va très bien aussi, il a fait une séance complète ce matin (vendredi). Il faudra sans doute encore une semaine supplémentaire. » Ce vendredi matin, Steven Fortes était aux soins. Le défenseur central avait manqué le match contre Saint-Etienne, dimanche dernier (2-2) pour une contracture au muscle fémoral droit (lésion au psoas). Charles Boli, qui avait repris avec la réserve le week-end dernier, ne s’entraînait pas non plus avec le groupe. Après les ischios, c’est aux adducteurs que le milieu est gêné, il devrait manquer une dizaine de jours. Présent, pour la toute première fois, dans le groupe dimanche, le jeune Mamadou Camara est touché au pubis et est à l’arrêt. https://www.lavoixdunord.fr/1058526/article/2021-08-19/ligue-1-le-rc-lens-sans-fortes-ni-boli-monaco
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https://www.onzemondial.com/ligue-1/2020-2021/exclu-steven-fortes-retrouver-la-ligue-1-ca-a-ete-une-revanche-pour-moi-663799
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Posté sur le topic du match contre Sainté ?
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Quelle bouffée d'air frais ces vidéos !
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Quel objectif avez-vous fixé pour cette deuxième saison ? La ligne directrice, c’est de stabiliser le club sur la durée en Ligue 1 ? « Pérenniser le club en L1, c’est bien évidemment fondamental. Je suis rentré dans l’actionnariat en 2016, j’ai pris la présidence en 2018. On a mangé notre pain noir en L2 ; on sait à quel point c’est facile de descendre et difficile de remonter. Il faut qu’on redevienne un pensionnaire stable de la L1, en maintenant le club à niveau. » Estimez-vous que l’équipe est assez armée ? « Ça dépend de l’objectif qu’on prend en référentiel. Pour se stabiliser en L1, oui, je pense honnêtement. Pour aller plus loin, faire plus, accrocher l’Europe, c’est compliqué. Il y a beaucoup de compétitions et des clubs très armés. Le mercato de certains clubs m’a d’ailleurs étonné compte tenu de la morosité du contexte financier et économique. Nous, on reste dans notre voie, et on va se battre pour stabiliser ce club. » « Pérenniser le club en L1, c’est bien évidemment fondamental » Comment va le RC Lens financièrement, économiquement dans le contexte des crises sanitaire et des droits télés ? « On est affecté, comme tous les clubs français, par la crise et ça nous amène à faire des efforts supplémentaires : pour la première fois, on a "pris" de la dette. On a eu recours à l’endettement alors que, quand je suis entré dans le club, la première chose que j’ai faite, c’est d’apurer toutes ses dettes pour repartir sur des bases saines (1). La situation financière est compliquée, très incertaine ; on a été amené à changer de cap et à faire des efforts. Mais, ceci étant on n’a pas fait de la cavalerie, on n’a pas pris de risques démesurés. Je pense que l’actionnariat est solide et stable. On fait face à cette crise, on prend les mesures qu’il faut. À terme, il faudra trouver sans doute une meilleure manière de financer certaines infrastructures qui aujourd’hui sont trop dispendieuses par rapport au comptes de résultat du club. » Auxquelles pensez-vous ? « Je pense à Bollaert (le RC Lens a signé, en juillet 2002, un bail emphytéotique de 50 ans avec la ville de Lens, propriétaire du stade depuis 1974, qui lui permet d’en avoir la jouissance et d’en gérer le fonctionnement, les gros travaux restant pris en charge par la collectivité. En mai dernier, le conseil municipal a voté la suspension du loyer pour 18 mois, 2020 et premier semestre 2021, soit 850 000 €. Une somme qui reste due mais dont le remboursement doit être lissé sur plusieurs années)et à La Gaillette. Il faut trouver une solution quelque part pour réduire le coût d’un stade qui n’est pas le nôtre et les coûts de notre centre de formation, auquel on est très attaché mais qui nous coûte beaucoup d’argent. Il faut trouver un moyen de financer ces infrastructures en dehors du seul bilan du club et donc de l’actionnaire. » Ça peut passer par quoi ? « Par des accords avec les collectivités locales voire des partenaires. Par exemple sur le stade, une remise à plat de la relation avec les collectivités locales s’impose. Dans le monde du football, vous avez des clubs qui ne sont pas propriétaires du stade, mais dans ce schéma, les coûts afférents sont pour la municipalité. C’est le modèle d’un certain nombre d’entités avec une subvention déguisée de la municipalité. Deuxième cas, le club est propriétaire du stade et tous les revenus qui en découlent lui reviennent, comme c’est le cas de l’Olympique lyonnais qui s’est endetté pour. Nous, on est un peu entre les deux. On a les coûts du stade sans en être propriétaire. Donc, on n’a pas la possibilité de trouver un financement attaché à cette infrastructure. Il faut trouver un moyen de rééquilibrer cette relation avec le propriétaire des infrastructures. » Avez-vous commencé à en discuter ? « Oui, mais évidemment la crise Covid a mis toutes ces discussions en suspens de manière prématurée. À partir du moment où il n’y avait plus de spectateurs dans le stade, c’était difficile d’envisager des discussions là-dessus. » « Je suis attaché au club, ce n’est pas en pleine tempête qu’on abandonne le navire » L’emprunt de 20 M€ que vous avez dû contracter était-il nécessaire pour la trésorerie ? « Les autres années, il n’aurait pas été nécessaire. Cette saison, la DNCG a insisté pour qu’on préfinance toutes nos dépenses de l’année. Il fallait mettre de l’argent sur un compte bloqué, c’est contraignant et onéreux et je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure chose à faire dans le contexte du football français actuel. Tous les clubs sont en stress au niveau des résultats économiques. S’il faut y ajouter un stress financier… Humblement, je pense que ça aurait été le moment de lever un peu le pied plutôt que de nous mettre sous pression. » Avez-vous dû remettre au pot ? « Oui, j’ai encore remis au pot en cours d’année, en début de saison. Ce sont des efforts qui maintenant sont considérables. Je suis attaché au club, ce n’est pas en pleine tempête qu’on abandonne le navire. Il faut, au contraire, montrer une certaine résilience. En revanche, pour notre club, comme pour la plupart des clubs de L1, il va falloir réinventer le modèle économique. Avec le niveau des droits télé, un déséquilibre économique apparaît pour l’immense majorité d’entre nous, à part peut-être pour deux ou trois clubs, qui sont dans une autre sphère. » Vous avez déjà investi 70 M€. Vous êtes-vous mis des limites ? « On a déjà dépassé la limite que je m’étais fixée ! » Quelle était-elle ? « Je m’étais fixé 50 M€. On est déjà très au-dessus. Mais je n’avais pas anticipé la crise Covid ni surtout la crise Mediapro. » Avez-vous fixé un nouveau seuil dans le contexte dégradé du moment ? « C’est difficile de répondre. La situation du football français est en cours d’évolution, de mutation même, les choses changent tous les jours. Il faut le plus vite possible trouver un point d’équilibre pour les clubs. Je vois difficilement comment tout cela est soutenable. On a des clubs exsangues à la suite de la double crise Covid - Mediapro, une Ligue qui s’est endettée pour payer les droits d’il y a un an et demi et une DNCG qui insiste pour tout financer à l’avance. C’est trop de pression pour la plupart des clubs de L1. Je ne vois pas comment tout cela est pérenne et peut subsister. » « On parle beaucoup des droits, du montant des droits, et on a oublié qu’on vendait un produit, la L1, à un diffuseur » Le président de la DNCG, Jean-Marc Mickeler, dit lui aussi que le pire est à venir et que le foot français court à la catastrophe, quelles seraient les solutions ? Le « salary cap » en fait partie ? « Un certain nombre de réformes pourraient nous aider financièrement, le salary cap par exemple. Mais c’est compliqué de l’appliquer uniquement en France, ça mettrait nos plus gros clubs, qui jouent l’Europe, dans une situation de désavantage face à leurs concurrents européens. Il faudrait que ce soit une réforme qui vienne de l’UEFA, mais c’est une réponse potentielle à la crise. On l’a vu dans d’autres sports. Il n’y a pas de raison qu’on ne soit pas capable de mettre une forme de salary cap dans le football. On peut même imaginer des situations à l’américaine avec des jokers, pour donner aux gros clubs l’opportunité d’aller chercher des joueurs importants. Après, une autre réforme nous aiderait d’un point de vue financier. Et elle aurait peut-être permis d’apaiser la relation avec les diffuseurs, Canal et beIN notamment : allonger la durée des droits télés. Une des choses qui ont altéré la relation entre les diffuseurs et la Ligue, de ce que je comprends, c’est ce cycle de droits courts. Quatre ans, c’est trop court pour rentabiliser l’investissement, c’est difficile pour le diffuseur de s’inscrire dans la durée avec la Ligue. Et la Ligue, après deux ans, est déjà dans la recherche pour maximiser les montants. Toute cette discussion m’amène à parler du produit. » Il est essentiel à l’attractivité… « On parle beaucoup des droits, du montant des droits, et on a oublié qu’on vendait un produit, la L1, à un diffuseur. On ne peut pas, sous prétexte que le prix d’un diffuseur semble meilleur qu’un autre – c’est l’erreur qui a été faite avec Mediapro, et j’espère que ce n’est pas l’erreur qu’on fait avec Amazon –, oublier qu’il faut mettre en valeur le produit. Sur ce plan, il y a des diffuseurs qui mettent mieux en valeur le produit que d’autres. » Comment faire, selon vous ? « Il y a un travail à faire avec le diffuseur mais c’est aussi un travail que nous, clubs, avec la Ligue, devons effectuer pour améliorer l’attractivité de notre produit. Et là, je trouve que le football français a pris beaucoup de retard par rapport au reste du football européen. Souvent, on a tendance à mettre la charrue avant les bœufs en regardant les droits des autres et en imaginant qu’avec cette manne, on aurait un meilleur produit parce qu’on pourrait recruter de meilleurs joueurs. Mais il y a peut-être un pré requis : si on améliorait notre produit et son contenu, on attirerait peut-être plus de diffuseurs et à des meilleurs prix. » À quel type d’améliorations pensez-vous ? « Il y a plein de détails, des trucs tout bêtes : vous ne connaissez pas la programmation des matchs plus de deux ou trois semaines avant le match. La plupart d’entre nous a des obligations, on aimerait s’organiser bien en amont pour aller au match ou le regarder à la télé. Ça joue sur les spectateurs, sur la billetterie, sur les sponsors. Il n’y a pas ce problème dans les autres pays. Si j’habite à côté de Chelsea, la date et l’heure de Chelsea - Tottenham sont connues trois mois à l’avance. Autre point, l’arbitrage. D’autres sports ont adopté les micros pour comprendre les décisions des arbitres. Il y a pas mal de confusion sur la VAR, ça donne lieu à des interruptions qui durent très longtemps. Tout le système est à repenser pour avoir plus de transparence et de fluidité. Enfin, un point qui me tient à cœur, les supporters. À Lens, on a un public authentique, populaire, qui a une forte volonté d’accompagner l’équipe en déplacement. Mais nos fans sont confrontés à des restrictions sécuritaires. Je comprends que ça ne soit pas toujours facile pour les préfets, les autorités de police, il y a parfois des turbulences. Mais si le spectacle est sur le terrain, il est aussi dans les tribunes. Plus largement, il y a toute une série de choses qui se sont construites dans le temps, qu’on ne voit pas dans d’autres pays, et sur lesquelles on pourrait revenir après cette crise. » Cette crise peut-elle vous inciter à être présent dans les instances de la Ligue pour porter la voix du club et vos idées ? « On a une très bonne relation avec Vincent Labrune, avec la Ligue, il n’y a pas de sujet de ce côté-là. On vient juste d’arriver en L1, on ne prétend pas donner de leçons à qui que ce soit. Il y a des gens plus compétents que moi dans les instances. Je suis sûr qu’ils ont réfléchi à ces sujets. J’espère juste qu’on profitera de cette crise pour faire les réformes nécessaires. » Comment jugez-vous la gestion de la crise sanitaire et celle des droits télés ? « Sur la gestion de la crise Mediapro, pas grand-chose ne pouvait être fait. La Ligue s’est trouvée dans une situation impossible où le diffuseur principal s’est mis en procédure de conciliation. Il fallait trouver un diffuseur le plus vite possible et remettre ces droits sur le marché urgemment. Elle a géré au mieux une situation incroyablement compliquée et difficile. » Dans une interview en 2019, vous évoquiez la possibilité d’ouvrir le capital à d’autres partenaires. Est-ce toujours d’actualité ? « C’est quelque chose qu’on envisage et qui est tout à fait faisable en effet. Un partenaire ou un actionnaire qui regarde l’écosystème du football français verra que le club est très sain et a de bonnes perspectives parce qu’il revient en L1. Si on pérennise le club à ce niveau, les perspectives de développement sont réelles, le potentiel est très important. J’ai quasiment 100 % du club aujourd’hui, mais je ne suis pas attaché à son contrôle total. Si un partenaire souhaitait s’inscrire dans un projet longue durée à nos côtés, je serais très ouvert. » C’est nécessaire pour passer un cap ? « Si on avait plus d’ambition et qu’on voulait aller au-delà du maintien en L1, ça deviendrait une nécessité d’ouvrir le capital. » Quelle est votre vision du club à moyen et long terme ? Et est-ce possible d’en avoir une dans le contexte incertain du moment ? « Dans tous les business, vous êtes confrontés aux difficultés quotidiennes de votre entreprise, qu’il faut gérer. Après, il faut quand même garder un cap sur des objectifs que vous vous fixez à long terme. J’en avais un premier qui a été franchi : le passage en L1. J’en ai un deuxième, que j’espère atteindre sur les prochaines années : la permanence en L1. À long terme, on a un positionnement de club très enraciné sur son territoire, d’aucuns diraient identitaire, je pense qu’on peut même dépasser ça. Le Racing Club de Lens véhicule les valeurs d’un football populaire, des valeurs authentiques du football et cette singularité peut attirer beaucoup de gens amoureux de foot, du beau jeu, du spectacle. Cela dit, je reste assez modeste, on n’est en L1 que depuis une saison. On se fixe des caps sur le long terme mais on gère aussi le court terme : s’assurer d’être là, en L1, la saison prochaine dans une bonne santé financière et sportive. » Au-delà du sportif, quels axes de travail avez-vous fixés au club pour la saison ? « Sur le sportif, on n’a pas parlé de l’équipe féminine. On s’était fixé, quand on est rentré dans le football féminin, le retour en D1. Ça a été retardé avec la crise Covid, puisque les divisions inférieures n’ont pas joué. Il n’empêche qu’on reste ambitieux et qu’on a envie de l’établir en première division. » Et quelle est la place de la formation dans votre projet ? « On voudrait sortir plus de jeunes du club, on est ambitieux de ce côté-là. Il y en a qui commencent à pointer le bout du nez. C’est une des raisons pour lesquelles Franck Haise a été choisi. On voulait un entraîneur qui connaisse notre formation et n’hésite pas à les faire jouer. Il fallait qu’on ait un projet qui englobe le patron du centre de formation, Éric Assadourian, le coach de l’équipe première, les coachs des autres équipes. C’est un tout, une politique sportive vertueuse qui consiste à faire de notre centre de formation un centre d’excellence et sortir chaque année un certain nombre de jeunes qui puisent irriguer notre équipe première. » Et pour le « reste » du club ? « Dans une période de difficulté économique, on avait en quelque sorte hypothéqué nos droits commerciaux via un accord avec Sportfive qui gérait une bonne partie de notre sponsoring. On est train, graduellement, de reprendre toutes nos facultés au niveau du club. Ce sera une autre marche à passer, sans doute l’an prochain. » Lens donne désormais une image positive, enfin apaisée, d’un club qui travaille bien. C’est quelque chose à quoi vous teniez ? « Oui. Si tant est que j’ai pu apporter quelque chose à ce club, c’est de garantir d’emblée une certaine stabilité de l’actionnariat et une solidité financière. C’est la première brique. Sans ça, c’est quand même très compliqué de construire un projet et d’expliquer à des équipes qu’il faut s’inscrire dans le moyen - long terme. On le voit bien avec tous les clubs qui changent de mains, ceux qui ont des soucis financiers, ça se répercute jusque sur le terrain et dans la tête des joueurs. Je m’étais aussi immédiatement aperçu que le club s’était un peu perdu ces dernières années, faute de cette stabilité financière. Qu’il avait un peu perdu le nord et ses valeurs. On a dans un premier temps fait tout un travail sur les valeurs du club. Et on s’est dit que toutes les briques qui viendront derrière pour reconstruire ce club devront être fidèles à ces valeurs, pour s’appuyer sur un socle commun et solide. Je suis content que ça transparaisse dans le staff, l’équipe de gestion et jusque sur le terrain. On sent que cette équipe est plus qu’une équipe qui joue bien au football. Il y a quelque chose qui se passe. Ce qui est très encourageant, c’est que nos supporters vont revenir au stade(2) et j’espère qu’on va retrouver cette symbiose entre l’équipe, le club et nos supporters. » On sent cette attente du public, sa ferveur devrait porter l’équipe cette saison… « Oui, j’ai vraiment hâte et ça va être un immense bonheur que de revenir dans un Bollaert plein avec nos supporters. J’espère juste qu’on ne retombera pas dans les affres de la crise sanitaire et qu’on a appris à être prudent. » Au-delà de vos investissements, à quel point êtes-vous désormais attaché au club ? « Je me sens attaché, complètement à l’aise avec nos supporters. Ici, c’est le football "à l’ancienne". À Bollaert, il n’y a pas de loges. Notre espace VIP, c’est une immense salle où tout le monde se mélange. On est tous ensemble, en harmonie. C’est ce qu’on voudrait tous retrouver avec la réouverture des stades. Un stade, le nôtre en particulier, est peut-être l’un des rares endroits en France de sociabilité où des gens peuvent se retrouver ensemble et communier dans une société qui semble de plus en plus fracturée et divisée. Et vous n’avez plus beaucoup de lieux comme Bollaert en France. C’est vrai qu’au départ, je n’avais pas d’atomes crochus avec la région ni ce club. Mais c’est un club qui vous prend aux tripes, une région aussi qui est très attachante. C’est un peu ce que je disais précédemment : c’est intéressant de voir que des gens comme moi qui viennent d’autres pays, d’autres cultures, se retrouvent à communier avec le public lensois. Ça montre bien que notre public, notre bonne humeur, nos valeurs, notre culture transcendent le club et la région et qu’on peut aller encore plus loin chercher des fans dans toute la France voire en dehors. » Dans ce contexte, le coach, Franck Haise, est totalement l’homme de la situation ? Il vous a convaincu ? « Je me rappelle avoir dit dans un programme sur Youtube que Franck Haise allait rester dès la fin de la saison le jour où on a été promu en L1. La continuité s’imposait comme une évidence. Ce que j’aimerais bien construire, même si on ne peut pas prévoir la manière dont un groupe va interagir avec son entraîneur – ces aventures humaines sont toujours compliquées –, c’est une relation dans la durée. Je pense que ça peut apporter beaucoup de valeur au club. Franck a au moins deux caractéristiques fondamentales dans le projet du club : le style de jeu, qui nous convient bien, porté vers l’avant et c’est important au RC Lens, et sa connaissance de notre centre de formation et de nos jeunes. » « Je suis un président heureux… mais, financièrement, c’est compliqué » Globalement, le club travaille-t-il dans le sens que vous souhaitez ? « Oui, il faut tirer vraiment notre chapeau à Arnaud Pouille et toutes ses équipes. Je parle beaucoup de valeurs mais là encore, ça s’inscrit dans cet esprit de solidarité, d’équipe du club. C’est quelque chose qu’Arnaud a su retransmettre en créant autour de lui une équipe de gens très compétents, professionnels et qui pensent comme un collectif. C’est une autre qualité qu’il faut reconnaître à Franck Haise, ce n’est pas juste Franck seul, il a su fédérer un staff investi autour de lui, une équipe d’entraîneurs qui est très forte, très solide, de haut niveau. On fonctionne comme ça dans ce club, par le collectif et le travail.. » Êtes-vous un président de club heureux ? « Heureux… mais, financièrement, c’est compliqué. À défaut de m’en apporter financièrement, le club m’apporte énormément de satisfactions et encore plus cette année, avec le retour du public. » Vous parlez de satisfactions financières, qu’attendez-vous en retour de vos investissements ? « Je ne suis pas un mécène. L’ambition que j’avais en rentrant dans le club, c’était de lui redonner un peu son lustre et sa splendeur d’antan. Ça passait par le remettre en L1, une division où le modèle économique était tout à fait soutenable dans d’autres conditions : un stade plein, des sponsors qui revenaient avec l’accession, et des droits télés pas à la moitié ou au tiers de Mediapro… Quelque part, il faut tout remettre à plat d’un point de vue financier et économique. » Pensez-vous pouvoir trouver un nouvel équilibre ? « Oui, je viens de la finance, je suis un investisseur ; l’équilibre va forcément arriver. Je souhaite qu’il arrive le plus vite possible et soit le moins douloureux possible. Mais les choses qui ne sont pas soutenables ne le restent pas longtemps... C’est valable dans n’importe quel secteur économique, n’importe quelle activité. Aujourd’hui, c’est ce que disait le patron de la DNCG, dans le foot français, il y a trop de dettes, pas assez de fonds propres et pas assez de résultat économique. Il va inéluctablement se passer quelque chose. Il faut qu’on fasse nos réformes, que nous, avant d’aller demander de l’aide à l’État, à nos partenaires, aux autorités locales, on mette de l’ordre dans notre maison et qu’on fasse les réformes qui s’imposent avant toute chose et le plus vite possible. » Dernière question incontournable, attendez-vous le derby qui arrive dès mi-septembre avec impatience ? « Oui ! C’est difficile de faire pire que ce qu’on a fait l’an dernier(défaites 4-0 à l’aller, 0-3 au retour). On a une revanche à prendre. Mais Lille est une équipe superbe. Ils ont gagné le championnat, c’était mérité. Là encore, ils gagnent le Trophée des champions. On ira de manière très humble sans s’attendre à des miracles mais on aimerait bien faire mieux que l’an dernier. Ce sont deux identités différentes, ça crée une émulation, mais ça fait 15 ans qu’ils dominent un peu la région. Il est temps qu’on reprenne notre place. Ça fait partie de nos objectifs de reprendre notre place dans la région. On a fait un grand pas l’an dernier en revenant en L1, car on ne jouait même plus dans la même ligue. Maintenant, ce serait bien qu’on puisse leur tenir la dragée haute et au moins leur créer des soucis quand ils viendront à Bollaert. Là-dessus, le public va beaucoup nous aider. » 1. Lens avait bouclé la saison 2018-2019 sur un résultat négatif de – 11 M€, le plus gros déficit de la Ligue 2, malgré tout mieux que la saison précédente (– 13,5 M€). Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été mis en place en octobre 2018 (trente-cinq postes supprimés). Il a fini 2019-2020 à – 12,1 M€. 2. L’entretien a été réalisé avant le match contre Saint-Étienne Qui est Joseph Oughourlian ? L’actionnaire principal et président du RC Lens est un discret homme d’affaires franco-libanais. Diplômé de Sciences Po, où il a côtoyé l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, et de HEC, Joseph Oughourlian a débuté à la Société Générale avant de fonder en 2005, à New York où il a vécu 17 ans, Amber Capital, un fonds d’investissement « activiste », qu’il a relocalisé à Londres en 2012. En France, il est connu notamment pour s’être attaqué à la gouvernance du puissant groupe Lagardère dont il détient près de 20 %. Le RC Lens n’est pas son premier investissement dans le football. Le financier est également actionnaire principal du Millonarios de Bogota, le club le plus titré de Colombie (dont sa grand-mère est originaire) et de Padoue, en Italie. Mais le Racing est le seul que ce père de trois enfants préside et où il s’investit autant. Il est entré au capital après l’ère Mammadov, en mai 2016, via sa société Solférino dans le cadre de la reprise du club avec l’Atlético de Madrid. Déjà actionnaire majoritaire (70 %), il a racheté les parts du club espagnol en décembre 2017 puis a pris la suite de Gervais Martel à la présidence en juin 2018. Making-of Un an et demi que Joseph Oughourlian n’avait pas accordé d’interview à La Voix du Nord (la précédente datait de fin décembre 2019), des semaines que la rédaction en avait fait la demande. Le patron du RC Lens est extrêmement rare dans les médias. Il a finalement décidé de ne répondre qu’à notre journal pour le lancement de cette deuxième saison lensoise en Ligue 1. « On est un club qui vient d’être promu en Ligue 1, explique-t-il, on ne va pas se répandre dans les journaux toutes les semaines. Quand on a quelque chose à dire, on le dit, sinon on n’est pas obligé d’être dans les journaux. » Et le président avait beaucoup à dire. Il nous avait fixé un créneau d’une heure, en visio-conférence, mercredi 3 août. Il a tenu parole et s’est longuement confié depuis son bureau de Londres, où il vit. https://www.lavoixdunord.fr/1057324/article/2021-08-16/rc-lens-il-va-falloir-reinventer-notre-modele-economique-previent-joseph
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Carrément ?
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Je préfère largement écouter les baillements du Prince Albert plutôt que Thierry Boulard Henry.