Récemment vus :
- Polisse. Montage un peu déroutant au début, film ensuite assailli par le flots d'émotion brute de Maïwenn, si l'on évite de trop verser dans l'analyse ça reste quand même un film assez fort avec un Joey Starr qui s'en tire plutôt bien, qq moments un peu glauques. L'écorché vif a trouvé là un rôle qui n'attendait que lui...
- Les Marches du pouvoir. J'ai beaucoup aimé toute cette ambiance politicienne, les doutes, les certitudes qui volent en éclat, l'émotion, l'ambition qui prend le pas. Je suis pas hypra fan de Gosling qu'on voit beaucoup ces temps-ci mais dans un rôle complétement différent de Drive il est là encore assez bluffant. Seymour Hoffman que dire, il n'a jamais du tutoyer la médiocrité...
- L'exercice de l'état. Autre exercice politicien, autre style. Plutôt convaincu là aussi, trajectoire plus personnelle et sujet très franco-français mais extrêmement intéressé et bien joué, ça gagne en épaisseur au fil du film pour tomber dans l'improbable, l'horreur, la politique politicienne... Parfois un peu démago, franchouillard, mais le sujet est peu abordé de la sorte. Michel Blanc qui sort désabusé "l'état est une vieille godasse pourrie qui prend l'eau" et se tape des trips écoute de discours de Malraux, ça donne.
- The Artist. Vu à contre-coeur, plus de places pour Intouchables justement. Déjà que Dujardin j'ai beaucoup de mal, mais avec ce grand exercice de bouffonerie et de singeries, mon dieu... J'adore le Film Noir, Murnau, Huston, Fritz Lang, toute l'influence esthétique de l'expressionnisme allemand ou du réalisme poétique alors je me disais que j'allais p-e prendre mon pied dans un noir et blanc contrasté somptueux et vaguement menaçant ou rêveur, mais pouah, ça ne tient même pas la comparaison une seconde. Comment on peut avoir une critique aussi unanime pour un pauvre ersatz des plus grandes heures du cinéma... Dujardin littéralement insupportable, heureusement que Bejo est magistrale. Le début est in-su-ppor-ta-ble, au secours, et le reste que c'est long, que c'est lent putain, que c'est lent pour ne rien dire... La fin j'en parle même pas, disons sans spoiler que Dujardin est crédible comme Gervais le serait en faisant la pompom girl au coup d'envoi à Bollaert, même grâce. Tout est repompé mille fois, le thème à Sunset Boulevard, des scènes à Citizen Kane... Pour une fois que je suis d'accord avec Libé niveau ciné, c'est bien la 1ère fois, bien résumé les bons et mauvais points de ce nanard bobo qui se branle la nouille façon mashup intello : "Mais, passé le petit plaisir d’avoir bonne ou mauvaise pioche, nous file entre les doigts un film de sable, plus hanté qu’habité. Il faut en effet être de très bonne humeur pour s’intéresser au mélo à deux balles et trois Kleenex qui croise le cœur de George à celui Peppy. Parce que ce croisement n’est pas un duo, même et surtout dans la scène finale [...] Le problème de The Artist n’est pas celui du faux-semblant mais du faux air. Jean Dujardin, avec les indulgences du jury, a un faux air de Douglas Fairbank ; Bérénice Bejo, un faux air de Joan Crawford jeune, etc. Les rares moments de cinéma sont ceux où le film retrouve la geste du muet. Belle scène poético-Charlot, où la starlette glisse un bras dans la veste abandonnée de sa star adorée, et s’y auto-enlace. Très belle mélancolie filmée, quand il est suggéré que l’invention du parlant est une invasion de bruits, comme autant de parasites."