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Ganesha Gooner

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  1. Puis-je juste te demander à quoi tu pensais jouer? Quand nous sommes allés à Lens, tout le monde disait que vous aviez parmi les meilleurs fans que nous ayons jamais vu. Je regardais en espérant que vous battriez Séville et que nous battions le PSV pour que vous vous qualifiiez. {J'aurais aussi adoré que nous remportions le trophée, donc la seule équipe à nous avoir battus aurait été vous.} Mais vos fans jetaient des fusées éclairantes dans l’étage supérieur. Tu ne peux pas faire ça, putain. Et jeter des objets sur les joueurs sur le terrain. Nous ne sommes plus dans les années ‘70 ou ‘80. Nous avions mis fin au hooliganisme dans le football vers 1990. Et voilà que la France l’a découvert une trentaine d’années plus tard, à en juger par ce que faisaient les supporters du PSG ainsi que vous tous. J'ai participé à la finale de la Coupe de Coupe à Paris en 1995. Arsenal-Real Saragosse. J'ai pris le car de nuit depuis Londres et j'ai passé l'après-midi à traîner aux Les Halles, car j'habitais Faubourg St Denis en 93-94 lorsque j'étais avec Les Nomades, la première son système des teufs gratuites française. C'était mercredi après-midi, et je discutais avec un collégien de 17 ans en train de faire son Bacc. Après quelques heures avec lui, je lui ai dit que j'allais chez Alimentation chercher encore de la bière. Le gamin a dit qu’il viendrait avec moi. Je suis passé devant un pub et il y avait des fans anglais chantant God Save The Queen. Même si moi et la plupart des fans d'Arsenal avions les couleurs d'Arsenal, ils avaient un Union Jack, donc je pense qu'ils étaient nationalistes, pas des Gooners. J'ai donc commencé à chanter la version des Sex Pistols, en portant une veste d'Arsenal et un drapeau d'Arsenal. Mais ces quatre fascistes géants se sont retournés pour s’attaquer à moi et au gamin parisien. Ses camarades de l'autre côté de la place ont vu le coup d'envoi et sont venus. Le gamin a dit à ses potes que ce n'était pas moi, j'étais de la Spiral Tribe, je vivais dans un squat et je faisais des teufs gratuites, c'étaient les connards avec les drapeaux Union Jack. Ses amis m’ont dit qu’ils régleraient le problème, ont sorti des couteaux et ont dit aux fascistes anglais de nous laisser tranquilles. Moi et le gamin sommes allés à l'Alimentation. J’ai pensé que c’était malade, je ne pouvais plus soutenir Arsenal. Il a dit que ça arrive partout, que chaque club a de la merde, des supporters fascistes. Nous passons encore une heure ensemble, puis il m'accompagne jusqu'au métro. Dans le train, des supporters d'Arsenal chantaient "Si vous détestez tous les Français, applaudissez". Je m’excusais auprès des navetteurs en français, leur disant s’il vous plaît, ne pensez pas que nous sommes tous comme ça. Quand on arrive au Parc des Princes, j’ai juste dit à mes camarades supporters de se faire foutre et je finis par me faire cogner une bouteille de bière autour de la tête. Entrer dans le stade, trouver un siège qui n’était pas le mien et s’évanouir dans une mare de sang en se réveillant une heure après le coup de sifflet final. Est-ce que je n’ai pas vu {l’ancien joueur de Tottenham} Nayim marquer le vainqueur depuis la ligne médiane avec le dernier coup de pied de la prolongation et je n’ai pas fait gazer le CS par le CRS comme tous les autres fans d’Arsenal l’ont fait. Mais j’étais tellement gêné d’être fan d’Arsenal à Paris ce soir-là. Et j'espère que vous étiez tout aussi gênés d'être fans de Lens à Londres.
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