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"A Lens, tout va mieux"


Lmarco
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Afin de mettre un terme à la morosité ambiante à Lens, le journaliste Jean Saoûlard publie un éditorial émouvant dans le journal régional La Voie de la Chopine.

 

A l'heure où l'ont sent poindre la crise, le RC Lens serre les rangs. Victime d'une fracture du nez, d'un tramatisme cranien, et d'une déchirure anale infligée par André-Pierre Gignac, le capitaine Eric Chelle refuse d'abdiquer. Gladiateur des temps modernes, le fils spirituel de Daniel Leclercq est prêt à tenir sa place samedi, au péril de sa vie. "Vous savez, l'intérêt du club est supérieur, nous a confié le défenseur en conférence de presse. Il faut dépasser les états d'âme individuels. Je suis prêt à mourir sur le terrain pour le RC Lens, papa Daniel et M. Martel. [Ndlr : Gervais apparaît au fond du couloir et salue son capitaine] Ah tonton, justement il faut qu'on parle. J'ai reçu mon chèque et tu vas tu te faire engueuler par papa, le service comptabilité m'a encore oublié un zéro avant la virgule... club de merde va ! [silence gêné des journalistes] Oui, donc il va de soi qu'un capitaine se doit d'être irréprochable et ne pas céder à la panique face à quelques contusi... une triple fracture ouverte du nez, con !", conclue Chelle avec son accent chantant.

 

Après le capitaine lensois, place à un autre guerrier historique des Sang et Or, le sage Marco Ramos. Ce pilier de l'effectif est aujourd'hui l'un des plus anciens au club, plus que quiconque l'ancien Castelroussin décrypte à merveille les particularités locales. "Beaucoup de mes coéquipiers ne comprennent pas leur chance d'évoluer face à un tel public, au soutien inconditionnel. Les gens ici sont tellement... pauvres... sales, ils sacrifient tout pour nous. J'apprécie leur simplicité. Ah salut Issam, nickel les jantes de la R8, tu fais moins clodo comme ça mais vraiment, tu devrais penser à passer à du Porsche. Oui, excusez-moi, ici vous savez, avec le public c'est de l'amour, de l'amour, de l'amour, sans retenue... Moi je donne tout, je triche pas. Il y a pas de mots, ça me touche tellement. [un responsable de la section Ch'terril à Yoyo sort du bureau de Dominique Regia-Corte et salue discrètement Ramos] T'as un problème enculé, tu veux ma photo ?!" Dans la grande famille lensoise, pas de chichis, les rapports humains sont francs et directs. Derrière les apparences, brutes et viriles, se cachent des coeurs en or à la sensibilité exacerbée. Il faut, au moins une fois dans sa carrière de grand reporter international de la jeunesse et des sports, venir admirer la grandeur d'âme des hommes et des femmes qui perpétuent des valeurs d'un autre temps, aujourd'hui bafouées par l'appât du gain.

 

Au détour d'un couloir, la douce odeur de la chicorée régionale se mêle au parfum malté du whisky. Les habitués savent qu'ici, dans le placard B2 du rez-de-chaussée, siège l'un des cerveaux du club. L'une des dernières éminences grises du football français. Le renouveau du jeu, le 4-3-3 bordelais, les véillétés offensives retrouvées de l'OL, l'arrivée de Lisandro Lopez en France, la miraculée conception d'Ibrahimovic, les pieds agiles accordées à Messi, un homme tire les ficelles dans l'ombre. Il inspire, guide et oriente ses modestes congénères aux idées aussi étroites que leurs costumes Fabio Lucci étriqués. Daniel Leclercq nous reçoit dans ses appartements. Au milieu des alambics dont la couleur dorée et la liqueur ambrée évoque les couleurs chères à son coeur, le "Druide" cultive la potion qui lui permet d'écrire l'Histoire. Taiseux, l'homme en dit bien plus en une matinée de silence que nombreux de footeux en une vie. Partager ces moments rares offre un nouveau regard sur le monde, sur le jeu et ses acteurs, lointaines marionnettes inertes. Il est des expériences qu'un homme de bonne société doit savoir goûter.

 

Le journaliste honore ensuite la coutume locale et, après avoir versé le fruit de son improbable ivresse intellectuelle sur la douce rosée environnante, il prend le chemin d'un estaminet local. Le RC Lens est plus qu'une famille. La bonne franquette s'impose à vous. Pas de fourchettes ni couteaux en présence de Jean-Guy Wallemme et Dominique Cuperly, chacun mange à même le plat, lorsque Jean-Guy accepte enfin de le lâcher. L'entraîneur lensois vit pleinement sa passion, il ne sort que rarement de son bureau et fait voeu d'ascètisme. Mais présentez-lui une frite et il vous dévore le bras. L'homme est pudique mais lorsque la glace est brisée, il ne retient plus les émotions qui enserrent son âme de ch'ti, une descente vertigineuse vers les méandres de la conscience humaine, un gouffre de passion. Un siphon à élixir de bonheur, cela va bien au-delà de 'entendement et du fond des cuves houblonnées. Ah notre Jean-Guy... un homme émouvant. Chaque matin, il nous faut le sortir de son lit installé au pied du placard de son père, Daniel Leclercq, sans réveiller son frère Eric, lui enfiler son pyjama et, pendant que le monsieur-tactique du RC Lens prend son café, l'écouter discourir de la technique lêchée de ses joueurs, du travail harassant exigé par ce métier cruel et éphémère. Pendant qu'au loin, dans la brume d'Avion, les troupes lensoises s'agitent en ordre dispersé. Lorsqu'enfin, après quelques heures de bavardage, Jean-Guy pense avoir trouvé les mots, les paroles dignes d'exprimer à ses protégés la passion et les attentes de tout un peuple régional, il secoue lentement sa silhouette d'esthète et, d'un pas décidé, se rend à la sieste.

 

En ces temps sombres où tout un stade tremble, nous ne pouvons laisser la calomnie, les jalousies et la peur prendre la place des valeurs historiques qui ont fait de cette région l'écrin de ce joyau qu'est la Gaule moderne. La Gaule que nous chérissons et qui nous envahit immanquablement lorsqu' enfin entrent en scène les magiciens, les orfèvres du RC Lens, dans cet amphithéâtre doré. Nul ornement éhonté, nulle prétention, point d'ornements pompeux. Ici, l'or ne coule que dans nos veines et réchauffe nos cerveaux éblouis, il fait également souvent vomir notre incomparable commentateur Jean-Louis, ému par un flot majestueux de chaleur humaine. Si le quidam pénètre le mondre feutré du RC Lens, son coeur sera lié au destin de ces hommes et ces femmes d'exception qui oeuvrent pour un monde meilleur. A Lens, les souvenirs charbonneux d'un passé douloureux alimentent le feu intérieur de ces bâtisseurs visionnaires. Ces hommes et ces femmes nous ressemblent, la modestie de leurs conditions de vie nous renvoie aux fantômes de nos enfances déchirées, leur sincérité à fleur de peau nous prend aux tripes. Symphonistes des temps modernes, ces génies méconnus ont élevé un empire d'altruisme sur les cendres fûmantes d'une exploitation d'un autre temps. Du fond de leurs mines crasseuses, les Lensois ont trouvé un nouveau Jardin d'Eden, et pour cela nous les en remercions. Quand s'élèvent moqueries et quolibets, nous soutenons nos frères et levons nos verres.

 

Jean Saoûlard.

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cher monsieur jean saoulard, je vous prie de bien vouloir vous rapprocher des citations du grand philosophe Michel Colucci, à qui vous n'arrivez pas au gros orteil, et qui disait avec raison : "Quand on n'a rien à dire, il vaut mieux fermer sa gueule".....CQFD

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C'est bien sympa de nous pondre des truc sur le fofo Lmarco, quand on voit à quel fréquence le site est actualisé...

Autant aller sur le site d'en face, là on y trouve les infos du club. Depuis que Thomas, Doms et Denis sont partis, on a plus grand chose à lire.

Edited by Ma2t
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